Le Burundi vient de fermer toutes ses frontières terrestres avec le Rwanda depuis ce jeudi à la mi-journée, et de décréter l’expulsion de ressortissants rwandais vivant sur son sol, et ceci se passe après deux semaines que le Burundi a accusé son voisin de soutenir les rebelles qui ont mené une attaque meurtrière sur son sol à Gatumba.
Cette annonce a été faite ce jeudi 11 Janvier dans la province de Kayanza frontalière du Rwanda par le ministre burundais de l’Intérieur, Martin Niteretse, qui cite le soi-disant motif de « mauvais voisinage de Paul Kagame », hébergeant, selon lui, tous les ennemis de son pays.
Le ministre Martin Niteretse assure qu’ils reprendront des relations avec le Président rwandais Paul Kagame lorsqu’il sera revenu à de meilleurs sentiments, et il a annoncé par la même occasion l’expulsion de ressortissants rwandais qui sont sur le sol burundais.
Lors de son discours à la Nation du 31 Décembre 2023, le Président burundais Evariste Ndayishimiye, a formellement accusé le Rwanda de soutenir le mouvement rebelle Red-Tabara qu’il a accusé d’avoir perpétré une attaque où 19 civils et un policier ont été tués, selon le bilan officiel.
D’après le chef de l’Etat burundais, ce mouvement rebelle a son siège au Rwanda et il est entretenu par le Rwanda. Mais ces accusations sont démenties par Kigali, qui donne pour preuve avoir remis des rebelles burundais du mouvement RED Tabara, entrés illégalement sur le sol rwandais.
La remise de ces rebelles s’est effectuée sous la supervision du Mécanisme Conjoint Elargi de Vérification ((Expanded Joint Verification Mechanism-EJVM) de la CIRGL (Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs).
Les frontières Rwanda-Burundi ont été fermées pour la dernière fois entre 2015 et 2022. Depuis lors, les deux pays se sont lancés dans un nouveau processus visant à normaliser leurs relations, même si le Burundi a insisté sur le fait qu’il avait besoin que les suspects de complot putschiste de 2015 ayant fui au Rwanda rentrent chez eux. Cependant, le Rwanda a indiqué que cette demande allait contre la Convention Internationale ratifiée sur la protection des réfugiés.
Dans tous les cas, cette fermeture des frontières entre le Burundi et le Rwanda décrétée par le Burundi va à l’encontre des principes d’intégration de la région est-africaine et du continent, et elle nuit aux intérêts des pays et des peuples. (Fin)