Depuis trois semaines, des membres de la ligue des jeunes du parti CNDD-FDD reçoivent une formation paramilitaire en province Cibitoke (nord-ouest du Burundi).
Des sources locales affirment que les bénéficiaires de la formation sont ensuite envoyés en mission en RDC.
Selon le Collectif SOS Médias Burundi qui livre cette information, des habitants de Cibitoke disent être terrifiés.
La formation paramilitaire est donnée aux Imbonerakure en provenance de différentes communes de la province de Cibitoke, selon les sources contactées par SOS Médias Burundi.
« La formation se passe au terrain de football de la province. Là, ils apprennent à manier des armes après avoir effectué des exercices physiques », rapportent des habitants.
Ensuite, ils vont sur la colline Cishemere en commune Buganda pour des exercices pratiques de tir.
« Ils font exploser des grenades, tirent à la mitrailleuse et d’autres fusils. Ça fait vraiment peur », se sont confiés à SOS Médias Burundi des habitants de Buganda.
D’après des sources à Cibitoke, les Imbonerakure qui reçoivent la formation sont ensuite envoyés en RDC pour combattre les rebelles congolais du M23 aux côtés des soldats burundais qui y sont déployés officiellement.
Des parents de jeunes déployés au Congo quant à eux s’inquiètent pour la sécurité de leur progéniture. Ils indiquent que « nous craignons pour la sécurité de nos enfants ».
« Nous savons qu’il y a des Imbonerakure qui sont partis combattre en RDC mais qui ne sont jamais revenus. Probablement qu’ils sont morts. C’est vraiment terrifiant », disent-ils.
Les responsables administratifs et de la ligue des jeunes du parti CNDD-FDD à Cibitoke nient les allégations même si cette formation se fait au grand jour.
Un responsable militaire au camp de Cibitoke parle quant à lui d’exercices militaires qui n’ont rien à voir avec des Imbonerakure.
Ces dernières années, plusieurs rapports des organisations nationales et internationales de défense des droits humains ainsi que des sources de SOS Médias Burundi ont pourtant confirmé la présence des Imbonerakure sur le territoire congolais.
Plusieurs familles dont les membres sont morts sur le champ de bataille se sont vu empêcher de faire le deuil. (Fin)