Pour lutter durablement contre les progrès de la faim et de la pauvreté, exacerbés par la COVID-19, les changements climatiques et le recul de la biodiversité, le Président de la République française Emmanuel Macron a appelé les dirigeants mondiaux à aller plus loin dans leurs engagements en faveur du développement agricole à long terme.
“Les changements climatiques, la biodiversité et l’alimentation sont tous corrélés. L’agriculture est au cœur de la question”, a déclaré Emmanuel Macron après avoir annoncé une série d’engagements lors du ‘One Planet Summit’ pour la biodiversité, dont une augmentation de 50% de la contribution de la France au Fonds International de Développement Agricole (FIDA) pour ses activités en 2022-2024. “Je suis convaincu que nos partenaires suivront cette dynamique ambitieuse”.
Plus tôt dans la journée, Emmanuel Macron a rencontré les ambassadeurs de bonne volonté des Nations Unies auprès du FIDA, Idris Elba, acteur et cinéaste engagé dans les questions humanitaires, et Sabrina Dhowre Elba, actrice, mannequin et militante, qui ont plaidé pour une augmentation des investissements en faveur des populations rurales, de la biodiversité et de la lutte contre les changements climatiques.
“Nous sommes ravis de voir le Président Macron se joindre à ces nombreux pays, notamment africains, qui ont annoncé une augmentation de leur contribution au FIDA, et nous espérons que d’autres dirigeants et pays suivront leur exemple”, ont déclaré Idris et Sabrina Dhowre Elba après l’annonce. “À l’heure où tous les pays sont confrontés à la pandémie, nous avons plus que jamais besoin d’une vision politique nous permettant de faire face aux urgences climatiques, sanitaires et économiques, qui sont étroitement liées. Investir dans l’agriculture durable et les zones rurales crée non seulement des perspectives économiques pour un avenir meilleur et plus égalitaire, mais cela peut aussi contribuer activement à la sauvegarde de notre planète”.
“Nous sommes extrêmement reconnaissants à la France de rejoindre de nombreux autres pays qui ont accru leur engagement de manière tout à fait substantielle”, a déclaré Gilbert F. Houngbo, Président du FIDA. “Cet investissement contribuera à libérer durablement des millions de personnes parmi les plus vulnérables du monde du cycle de la faim et de la pauvreté, exacerbé par des conditions météorologiques de plus en plus imprévisibles. Moins de faim, moins de pauvreté et une meilleure résilience aux changements climatiques, cela signifie un monde plus prospère et plus stable pour tous”.
Trois personnes sur quatre parmi les plus pauvres du monde vivent dans les zones rurales. La majorité d’entre elles travaillent pour l’agriculture dans de petites exploitations. Alors qu’elles produisent 50% des calories alimentaires dans le monde sur seulement 30% des terres agricoles de la planète, beaucoup vivent dans la pauvreté et ne peuvent pas nourrir leur famille. Faim et pauvreté sont en hausse en raison des conflits, des changements climatiques et de la pandémie de COVID-19.
Le FIDA est l’un des plus grands bailleurs de fonds multilatéraux au monde pour l’agriculture et le développement rural, intervenant dans les zones rurales reculées de près de 100 pays. Depuis plus de 40 ans, son action a démontré que l’investissement dans les zones rurales favorise la prospérité, la sécurité alimentaire et la résilience que ce soit face aux changements climatiques, aux catastrophes naturelles, aux hausses de prix ou à tout autre choc comme la pandémie de COVID-19 pouvant ensuite entraîner des crises humanitaires. Les recherches montrent également que la croissance économique dans le secteur agricole est deux à trois fois plus efficace à réduire la pauvreté que la croissance dans d’autres secteurs.
Le FIDA a demandé à ses États membres d’augmenter sensiblement leurs contributions à l’appui de sa Douzième reconstitution des ressources afin de mettre en œuvre un programme de travail global d’au moins 11 milliards d’USD entre 2022 et 2024, qui comprend aussi un nouveau programme de financement par le secteur privé et une extension de son programme pionnier d’adaptation aux changements climatiques (ASAP+). Cela devrait permettre à environ 140 millions de ruraux d’accroître leur production et d’augmenter leurs revenus, parce qu’ils auront un meilleur accès aux marchés, ce qui contribuera à la création d’emplois et à l’amélioration de la sécurité alimentaire et de la santé nutritionnelle des personnes les plus vulnérables du monde.
La France rejoint ainsi 25 autres pays qui ont déjà annoncé leur contribution à la reconstitution des ressources du FIDA, certains avec des augmentations comme le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Finlande, la Gambie, la Grèce, le Luxembourg, le Mali, l’Ouganda, Sao Tomé-et-Principe, la Sierra Leone et la Suède. Le Japon et les Pays-Bas ont également annoncé des contributions importantes. De nombreux autres pays ont confirmé leur intention d’annoncer une contribution en hausse lors de la principale session d’annonces de contributions au mois de février. (Fin)