Des commerçants à la Petite Barrière entre les villes de Goma et Gisenyi
À la Petite Barrière entre Goma-Gisenyi sur la frontière entre le Rwanda et la RDC, un calme précaire s’observe après des échanges de tirs entre les armées des deux pays et la mort d’un troisième militaire congolais au même endroit vendredi dernier.
Les activités commerciales reprennent timidement, selon des habitants contactés par le Collectif SOS Médias Burundi qui a réalisé ce dossier.
Après l’incident qui s’est déroulé entre la Grande Barrière et la Petite Barrière vendredi dernier en fin d’après-midi, Goma-Gisenyi, (Goma en RDC et Gisenyi au Rwanda), deux villes qui sont très proches l’une de l’autre, les petits commerçants transfrontaliers disent avoir repris timidement leurs activités dimanche, après une situation tendue.
Les concernés indiquent n’avoir aucun problème malgré l’incident qui a coûté la vie à un militaire congolais.
“Nous sommes ici. Nous traversons la frontière avec nos marchandises. Nos marchandises sont contrôlées comme d’habitude. Nous vendons puis nous rentrons”, a indiqué Ndagijimana Rukera un des commerçants congolais que SOS Médias Burundi a rencontré non loin de la frontière le dimanche.
Et de renchérir : “Oui, les inquiétudes ne peuvent pas manquer car nous voyons plusieurs agents de l’ordre déployés ici à la Petite Barrière. Nous craignons d’autres incidents”.
Selon une source à Goma, depuis 8h de ce dimanche, les éléments des services de sécurité de la RDC ont été déployés à la frontière avec le Rwanda en grand nombre.
Les petits commerçants demandent aux autorités des deux pays de mettre fin à cette situation de crise.
“Nous demandons aux autorités des deux pays de chercher une solution durable à ces problèmes car c’est inconcevable de vivre avec un voisin avec qui on ne s’entend pas”, estiment des commerçants qui se sont confiés à SOS Médias Burundi.
Depuis l’annonce de la mort du troisième militaire congolais abattu par les forces rwandaises, par l’armée rwandaise, aucune communication de la part des autorités congolaises sur cet incident.
L’armée rwandaise a annoncé le 03 mars soir avoir tué un troisième militaire congolais, au motif que le militaire tué avait violé le territoire rwandais. Des échanges de tirs ont eu lieu à la frontière entre le Rwanda et la RDC.
L’élément de l’armée congolaise tué par l’armée rwandaise est le troisième militaire congolais à être abattu par les forces rwandaises depuis mi-juin 2022. Dans les deux cas précédents, les autorités rwandaises avaient aussi expliqué que les militaires tués avaient franchi la frontière et commencé à tirer sur les tours de garde de l’armée rwandaise, ses militaires, les agents de l’immigration et des civils.
Depuis la résurgence du M23, Kigali et Kinshasa ne cessent de s’accuser mutuellement de provocation et de sabotage.
La RDC accuse le Rwanda de soutenir le M23. Le Rwanda nie ces allégations et reproche aux dirigeants congolais de collaborer avec les génocidaires rwandais FDLR en leur fournissant des uniformes, armes et munitions dans le but de “déstabiliser son territoire”. (Fin)