
Félix Tshisekedi et Joao Lourenço se sont rencontrés à Luanda-photo: précédence de la RDC
Le gouvernement angolais a fixé au mardi 18 mars le début des négociations directes entre le gouvernement congolais et les rebelles du M23 dans la ville de Luanda, capitale de l’Angola.
« A la suite des démarches entreprises par la médiation angolaise […] des délégations de la RDC et du M23 commenceront des négociations de paix directes le 18 mars dans la ville de Luanda », a annoncé la présidence angolaise.
Ce communiqué a été publié au lendemain de l’annonce par la présidence angolaise des négociations directes entre Kinshasa et le M23,-mais sans calendrier précis-, à la suite d’ une brève visite du président Félix Tshisekedi à Luanda.
Ces pourparlers obtenus par la médiation angolaise achoppaient jusqu’à présent sur le refus répété du président congolais, Félix Tshisekedi, d’un dialogue avec le groupe armé qu’il a qualifié de “terroriste” et de “patin” du Rwanda.
Mais acculé par trois années de défaites militaires en cascade, Félix Tshisekedi finit par céder et franchir la fameuse ligne rouge qu’il s’était lui-même imposée : négocier directement avec le M23.
Le M23 occupe une grande partie de provinces du Nord-Kivu et Sud-Kivu. Une récente offensive-éclair lui a notamment permis de capturer depuis fin janvier Goma et Bukavu, chefs-lieux des deux provinces.
En février, le M23 avait répété son “engagement” à résoudre “le conflit dans l’est de la RDC par le biais d’un dialogue direct abordant les causes profondes du conflit afin d’instaurer une paix durable”.
Après l’annonce du début des pourparlers le 18 mars, le président du M23 Bertrand Bisimwa a réagi sur X en ces termes : “Nous l’avons dit, nous l’avons fait. Nous avons pris l’engagement de faire échouer l’option militaire de Monsieur Tshisekedi pour l’emmener de gré ou de force à la table des négociations. Seule option privilégiée pour régler la présente crise qui a duré des décennies. »
Le M23 est au cœur des tensions entre le Rwanda et la RDC. Cette dernière accuse le Rwanda de soutenir ce groupe armé qui se positionne comme le bouclier des membres de la minorité tutsi qui sont pris pour cible depuis trois décennies, y compris dans le cadre de la campagne en cours contre le M23.
Pour sa part, Kigali accuse Kinshasa de soutenir le groupe paramilitaire FDLR fondé par d’anciens responsables du génocide des Tutsi du Rwanda en 1994. Le Rwanda et la RDC nient soutenir le M23 et les FDLR respectivement. (Fin)