Par Khalid Cherkaoui Semmouni, écrivain et militant des droits de l’Homme
Rabat: Au moment où le Saint-Père s’apprête à visiter, du 30 au 31 Mars, le Maroc, un pays qui a 99% de sa population musulmane, l’Expert Khalid Cherkaoui Semmouni, Ecrivain et militant des droits de l’Homme, et surtout haut Fonctionnaire au Ministère marocain de la Justice, nous livre un article et d’analyse, à travers lequel le dialogue interreligieux se définit comme le pilier d’une culture du dialogue, et de la lutte contre l’extrémisme. Lire le texte :
Les actes terroristes partout dans le monde démontrent la nécessité d’un renforcement du dialogue interreligieux, c’est un défi qui est devenu plus important aujourd’hui que jamais, car les groupes extrémistes désirent exploiter les différences religieuses, sectaires et ethniques, pour commettre leurs actes barbares, et cherchent à enterrer le patrimoine culturel commun de notre humanité et créer le choc des civilisations.
Certainement, l’extrémisme trouve ses racines dans une instrumentalisation de la religion à des fins de pouvoir, mais aussi dans le vide d’idéaux et dans la perte d’identité, comme a affirmé le Pape François en 2016, en s’adressant au corps diplomatique accrédité auprès du Saint-Siège :
«L’extrémisme et le fondamentalisme trouvent un terrain fertile, non seulement dans une instrumentalisation de la religion à des fins de pouvoir, mais aussi dans le vide d’idéaux et dans la perte d’identité – aussi religieuse – que connaît dramatiquement l’Occident. D’un tel vide naît la peur qui pousse à voir l’autre comme un danger et un ennemi, à se refermer sur soi-même en se retranchant sur des positions préconçues».
Aussi, le plus grand défi auquel l’humanité fait face consiste à dépasser l’indifférence entre adeptes de toutes les religions, afin de travailler ensemble pour la paix, dans le but de lutter contre l’extrémisme violent et de promouvoir la culture du dialogue interreligieux.
D’ailleurs, le dialogue interreligieux est une condition nécessaire pour la paix dans le monde et le rapprochement entre les différentes religions et cultures, ainsi il crée une école d’humanisme que le Maroc a répandue depuis sa longue histoire.
En effet, le Maroc est depuis toujours une société multiculturelle et une terre d’accueil ouverte aux autres civilisations, cultures et religions. Son expérience, en tant que modèle d’ouverture et de tolérance, lui a permis d’avoir un poids important dans le monde musulman, grâce à la qualité de ses institutions et à leur tête l’institution du Commandeur des Croyants, S.M. le Roi Mohammed VI, garant de la sécurité spirituelle de la Oumma, de la préservation et la promotion des valeurs justes de l’Islam en tant que religion de paix.
L’approche de S.M. le Roi, visant la promotion des valeurs de tolérance et de coexistence pacifique, constitue une réponse à l’extrémisme et aux idées radicales en consolidant les valeurs du respect mutuel et d’ouverture. Cela a été marqué par la singularité du Royaume du Maroc en tant que modèle de civilisation, de cohabitation et d’interaction entre différentes religions dans un esprit de diversité et de tolérance.
A cet égard, la Coalition Mondiale pour l’Espoir (The Global Coalition for Hope) a attribué à Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le 18 septembre 2017 à New York, le Prix de la Reconnaissance Spéciale du leadership dans la promotion de la tolérance et le rapprochement inter-culturel.
Par ailleurs, le Maroc a fait de la tolérance religieuse et du vivre-ensemble un choix irréversible depuis 12 siècles. La cohabitation entre les religions est une réalité quotidienne, comme en témoigne l’existence dans différentes villes du Royaume à la fois de mosquées, d’églises et de synagogues.
Depuis les Almoravides, les Almohades, les Mérinides et les Saadiens, on trouve un ensemble de valeurs et de pratiques culturelles et spirituelles qui ont donné au Maroc une identité distinguée, ce qui a permis au Maroc de jouer un rôle leader dans la promotion de cet Islam tolérant, qui promeut le dialogue interreligieux.
Ce dialogue est en fait une nécessité, pas un choix, pour lutter contre l’extrémisme violent et sauvegarder la paix et la sécurité au monde. Car, il ne peut y avoir de paix sans dialogue. (Fin)