Le fermier modèle de légumes, Nicodème Sebera
Rubavu: Le fermier modèle Nicodème Sebera habite le village Munezero, celluleAmahoro, secteur Gisenyi, district de Rubavu. Il est vice-président de la plateforme de 43 coopératives de légumes de Rubavu. Il est aussi président de la Coopérative Kobatu ou Coopérative Bazizane (Coopérative « Apporter les légumes à exhiber »).
Il est considéré comme le fermier modelé de légumes des coopératives que renforce le Projet GF4Cs (Good Food for Cities). Il est l’exemple du fermier qui travaille toutes les saisons et qui estime son revenu mensuel à 300 mille Frw.
« Durant la saison A, je cultive 3 ha à 4 ha de légumes faites de carottes, choux broncholi, choux fleurs, oignons ou poireaux Sur un ha, je peux récolter 15 tonnes de carottes, et 4 tonnes de choux fleurs sur 25 ares. Quand la récolte et le marché sont bons, je peux investir 8 millions Frw et gagner 2 millions Frw. Le revenu brut peut aller jusqu’ à 10 millions Frw. Mais je dois retrancher les dépenses diverses, les frais de transport et les salaires. Le salaire qui me revient chaque mois n’est pas moins de 300 mille Frw », affirme Sebera.
Les deux millions Frw de gains s’ajoutent aux huit millions Frw pour constituer un investissement de dix millions dans la préparation de la saison suivante. L’on doit considérer que les champs à louer coûtent cher.
« C’est la saison C qui rapporte. Suite à la sécheresse, la récolte n’est pas très élevée certes, mais les prix sont bons. Avec un investissement de 5 millions Frw, l’on peut réaliser un bénéfice de 3 à 4 millions Frw », dit-il.
Un fermier professionnel doté d’un moteur pour irriguer
Sebera dispose d’infrastructures d’irrigation faites d’un moteur à essence et de longs tuyaux pour irriguer les légumes. Il n’a pas encore commencé à utiliser l’énergie solaire. En cas de sécheresse, il met des pesticides pour maintenir la fraîcheur des feuilles de légumes.
Pour accéder aux marchés, Sebera et les autres membres des coopératives utilisent des véhicules loués à une compagnie pour le transport de la récolte de légumes. Les services de transport déposent des légumes aux marchés de Nyabugogo, Kimisagara pour les poireaux, Kimironko et Kabuga.
« Quand la récolte est substantielle, cinq véhicules de carottes quittent chaque jour les marchés de Bazilete et Nyabicu pour approvisionner le marché ougandais. A 15 h, les légumes à expédier doivent être prêtes et emballées. Le marché ougandais fournit en retour la pomme de terre, quand nous avons souffert de la sécheresse. La Tanzanie envoie aussi des poireaux dont un sac peut coûter 150 mille Frw. Nos légumes traversent aussi vers Goma en RDC. Mais notre marché principal permanent qui reçoit nos légumes demeure Kigali », informe Sebera.
L’Ouganda achète les légumes du Rwanda de janvier à mai. Quand le marché du Rwanda démunie en légumes, l’Ouganda se tourne vers le Kenya. C’est-à-dire que les pays ne récoltent pas les légumes en même temps.
Sebera avoue qu’il est content de cultiver les légumes, car cela lui permet de maintenir ses sept enfants hors de la malnutrition.
« Un de mes enfants vient de terminer l’Université. Le second y est encore. Tandis que le reste est à l’école secondaire. C’est moi qui leur paye les frais scolaires », poursuit le fermier modèle.
En plus des frais scolaires élevés, surtout à l’Université, ses enfants jouissent d’une bonne alimentation en famille. Les légumes ont permis à Sebera de payer les soins de santé à son ménage, de faire des contributions sociales dans la communauté, et de construire sa maison. Il reste à investir dans des activités qui l’appuient lors de sa retraite.
Sebera trouve que les 80 membres de sa coopérative vivent dans de bonnes conditions d’autosuffisance. Ils payent la mutuelle de santé, épargnent pour l’âge avancé et payent les frais scolaires des enfants.
Sur le site connu de Bazilete de Mahoko, quatre coopératives, dont celle à laquelle Sebera appartient, vendent des fruits et des légumes : ce sont les coopératives Abanyamurava (Les zélés) ; Kotebanya ; Kobatu ; et Koturu Kanzenze. Toutes font partie des 43 Coopératives que renforce le Projet GF4Cs financé par la Belgique afin de produire plus en quantité et en qualité, tout en évitant des pertes. (Fin)