Kigali: Le Rwanda bénéficiera du programme d’allégement immédiat du service de la dette du FMI(Fonds Monétaire International) alors que le Coronavirus (COVID-19) frappe de plein fouet l’économie de ce petit pays d’Afrique de l’Est.
Le Conseil d’administration du FMI a approuvé la décision le 13 avril 2020. C’est au total 25 pays qui en sont bénéficiaires au titre du fonds fiduciaire réaménagé d’assistance et de riposte aux catastrophes (fonds fiduciaire ARC), dans le cadre des mesures que le FMI prend pour aider ses pays membres à faire face aux conséquences de la pandémie de COVID-19.
« Nos pays membres les plus pauvres et les plus vulnérables recevront ainsi des dons qui couvriront leurs obligations envers le FMI pour une phase initiale de six mois, ce qui leur permettra de consacrer une plus grande partie de leurs faibles ressources financières aux soins médicaux et autres efforts de secours d’urgence vitale », indique la Directrice Générale du FMI Kristalina Georgieva.
Le fonds fiduciaire ARC peut actuellement fournir un allégement du service de la dette sous forme de dons à hauteur d’environ 500 millions de dollars, y compris les 185 millions de dollars promis récemment par le Royaume-Uni et les 100 millions de dollars fournis par le Japon comme ressources immédiatement disponibles. D’autres pays, parmi lesquels la Chine et les Pays-Bas, s’apprêtent également à apporter des contributions importantes.
«J’engage d’autres donateurs à nous aider à reconstituer les ressources du fonds fiduciaire et à renforcer davantage notre capacité à offrir à nos pays membres les plus pauvres un allégement supplémentaire du service de la dette pendant pas moins de deux ans, » suggère Kristalina Georgieva.
Les pays qui bénéficieront d’un allégement du service de leur dette sont les suivants : Afghanistan, Bénin, Burkina Faso, Comores, Gambie, Guinée, Guinée Bissau, Haïti, Îles Solomon, Libéria, Madagascar, Malawi, Mali, Mozambique, Népal, Niger, République centrafricaine, République démocratique du Congo, Rwanda, Sao Tomé-et-Principe, Sierra Leone, Tadjikistan, Tchad, Togo et Yémen.
La dette extérieure du Rwanda est légèrement supérieure à 3 milliards de dollars américains, principalement en raison de grands projets d’investissement tels que la construction du centre de convention de Kigali (KCC) qui a été achevée en 2016, l’expansion de RwandAir et la construction du futur aéroport international de Bugesera.
RwandAir et KCC ont tous les deux joué un rôle principal dans la récente augmentation des revenus du tourisme qui ont depuis été durement touchés par la pandémie du COVID-19, affectant ainsi la capacité du Rwanda à continuer de gérer ses prêts à court terme. Le Rwanda a un bilan positif pour son engagement envers une stratégie de gestion de la dette. Cependant, l’engagement du Rwanda est désormais mis en difficulté par cette pandémie.
Le 2 avril dernier, le FMI avait déjà approuvé une facilité de crédit rapide (FCR) de 109,4 millions de dollars en faveur du Rwanda afin de répondre aux besoins urgents de la balance des paiements du pays à la suite de l’épidémie de COVID-19. Ces fonds devaient permettre d’appuyer les efforts des autorités rwandaises visant à atténuer les pressions liées à la pandémie sur le commerce, le tourisme et les réserves de change, et fournir les ressources indispensables aux dépenses de santé, aux ménages et aux entreprises touchées par la crise. Ce financement devrait également aider à catalyser le soutien des donateurs.
A niter que le FMI a dû revoir à la baisse les prévisions de croissance économique du Rwanda à cause de l’impact du Covid-19. Le taux de croissance du pays devrait être réduit de moitié à 5,1% en 2020. (Fin)