
Députée Mukabunani Christine, porte-parole du Forum des organisations politiques agréées au Rwanda
Le Forum des partis politiques agréés au Rwanda a dénoncé des actes de génocide visant les Tutsis congolais à la clôture de la semaine de deuil national en mémoire des victimes du génocide des Tutsi du Rwanda en 1994.
Cette dénonciation a été faite par la porte-parole de ce forum, la députée Mukabunani Christine, lors d’une cérémonie de commémoration des hommes et femmes politiques enterrés au Mémorial du Génocide de Rebero ce dimanche 13 Avril 2025, qui a également conclu la semaine de deuil qui a débuté le 7 avril 2025.
Le Mémorial du Génocide de Rebero à Kigali est le lieu de repos final pour 21 personnalités politiques qui furent assassinées pour s’être opposées au Génocide perpétré contre les Tutsi en 1994. Il s’agit pour la plupart d’opposants hutu au régime de l’époque.
La porte-parole de ce forum, la députée Mukabunani Christine, a dit que ces actes de génocide contre les Tutsi congolais sont soutenus et encouragés par le gouvernement congolais et ses pays alliés et qu’ils doivent être condamnés par tous car ils constituent le crime de génocide.
Elle a déclaré : “Nous, les partis politiques agréés au Rwanda, condamnons une fois de plus publiquement tous les actes de violence et les meurtres commis contre les Tutsis et les Congolais parlant le kinyarwanda. Nous condamnons également les pays et les organisations internationales qui cherchent à imposer des sanctions au Rwanda, au lieu de s’attaquer directement à leur rôle dans l’instauration de la haine et de la division entre les Rwandais et dans toute cette région où se trouve le Rwanda.”
La députée Mukabunani a appelé les Rwandais à continuer de condamner l’idéologie du génocide d’où qu’elle vienne. Elle a demandé aux jeunes d’éviter toute personne qui continuerait à semer la division parmi eux.
Depuis la résurgence de la rébellion du M23, les Tutsi congolais sont victimes des violences génocidaires qui s’accompagnent des actes de cannibalisme avec la complicité du gouvernement congolais.
La rébellion du M23 a resurgi en 2022, après dix ans d’exil de ses dirigeants et de mise en sommeil du mouvement, et après 14 mois de négociations officieuses et infructueuses avec Kinshasa.
Le M23 a repris les armes en reprochant à la RDC de ne pas avoir respecté l’accord qui a mis fin à la rébellion en 2013. L’offensive rebelle a déclenché sur les réseaux sociaux une vague de discours de haine contre les Tutsi, appelant à les chasser vers le Rwanda voire pire.
Beaucoup accusent les Tutsi de sympathie pour le M23 et les considèrent comme des immigrés rwandais plutôt que des natifs du Congo, même s’ils vivent dans les collines du Nord-Kivu et du Sud-Kivu depuis des générations.
Le M23 se positionne comme le bouclier des membres de la minorité tutsi qui sont pris pour cibles depuis plus de trois décennies, y compris dans le cadre la campagne en cours contre le M23 que le régime au pouvoir à Kinshasa assimile aux Tutsi et au Rwanda.
Le M23 se bat principalement pour le retour dans leur pays de leurs proches rescapés de cette purification ethnique qui croupissent dans des camps de réfugiés au Rwanda, en Ouganda et ailleurs dans la région depuis plus de trente ans.
Cette fois, contrairement en 2012, beaucoup de dirigeants politiques dans la région et dans le monde ont compris que leur cause est noble qu’il n’y a pas d’alternatif puisqu’il s’agit d’un droit inaliénable. La négociation reste la seule option valable. Mais Kinshasa a toujours privilégié l’option militaire.
La RDC a lancé depuis trois ans des opérations de combat massives au Nord-Kivu, qui visent à expulser le M23 et les civils Tutsi congolais vers les pays voisins, travaillant de concert avec les FDLR, -une milice rwandaise directement liée au génocide des Tutsi du Rwanda en 1994-, avec l’armée burundaise, les milices anti-Tutsi appelées Wazalendo, la mission de la SADC appelée SAMIDRC, plus de deux mille mercenaires européens, et avec l’appui de la Mission de l’ONU en RDC appelée Monusco. (Fin)