Kigali: Lindy Cameron, directrice générale des programmes de pays dans le Département britannique du Développement International (DfID), a déclaré que son gouvernement accorde une grande importance à la demande du Rwanda d’enquêter sur les génocidaires qui, depuis plus de 10 ans, ont trouvé refuge dans ce pays européen.
Cameron, qui supervise les programmes du DfID en Afrique, en Asie, dans les Caraïbes et dans les territoires d’outre-mer, a déclaré cela après avoir rendu visite au Mémorial du génocide de Kigali ce mercredi 6 février 2019.
«Nous prenons au sérieux la demande du gouvernement rwandais d’ouvrir une enquête sur les cinq génocidaires présumés au Royaume-Uni et je peux vous dire que la police métropolitaine est ici pour des visites», a-t-elle déclaré aux médias après avoir déposé une gerbe de fleurs sur la tombe commune où sont inhumés plus de 250000 corps des victimes du génocide de 1994 perpétré contre les Tutsi .
Il y a douze ans, le Rwanda a publié des actes d’accusation détaillant les crimes que les cinq hommes – qui occupaient tous des postes clés au pouvoir pendant le régime génocidaire – auraient commis pendant le génocide, mais après plusieurs séries d’arrestations et d’audiences, la justice britannique a libéré les suspects, arguant qu’ils ne pourraient pas obtenir un procès équitable si extradé au Rwanda.
Les suspects sont le Dr Vincent Bajinya, Célestin Ugirashebuja, Charles Munyaneza, Emmanuel Nteziryayo et Célestin Mutabaruka.
Un tribunal britannique a rejeté la demande du Rwanda d’extrader les cinq hommes, mais l’année dernière, le gouvernement a annoncé la tenue d’une nouvelle enquête sur ces auteurs du génocide.
“La police métropolitaine et le parquet actuel du Royaume-Uni prennent cette demande au sérieux et nous espérons pouvoir faire d’autres annonces prochainement”, a ajouté Lindy.
Cameron a déclaré que le but de la visite était d’exprimer la solidarité avec le peuple rwandais en prévision de la 25ème commémoration du génocide perpétré contre les Tutsi.
Elle rencontrera également divers responsables gouvernementaux et des dirigeants du secteur privé pour discuter de la manière dont le Royaume-Uni peut continuer à soutenir le Rwanda à mesure qu’il s’adapte aux nouveaux défis du développement. (Fin)