Les Chefs d’Etat kényan William Ruto(à gauche) et congolais Félix Tshisekedi
Les Chefs d’Etat congolais et kényan ont réaffirmé ce lundi 21 novembre leur engagement à mettre fin à l’insécurité dans l’Est de la RDC dans une déclaration lue par le chef de la diplomatie congolaise Christophe Lutundula.
« Les deux Chefs d’Etat ont réaffirmé leur détermination de mettre fin à l’insécurité dans l’Est du territoire congolais le plus rapidement possible et de travailler ensemble avec leurs pairs de l’EAC (Ndlr Communauté de l’Afrique de l’Est) afin de créer des conditions optimales d’une coopération multilatérale au profit des peuples de la région », a déclaré Christophe Lutundula.
Le Président kenyan William Ruto a rassuré son homologue de la RDC, Félix Tshisekedi, de l’engagement de son pays à poursuivre le déploiement de ses troupes et à opérationnaliser la force régionale en vue d’éradiquer les groupes armés qui perturbent la paix et la sécurité dans l’Est de la RDC comme convenu au processus de Nairobi.
« Nous sommes bien au courant qu’il existe des efforts avec pour vocation de maintenir la paix et nous encourageons cela. Mais en tant que région, il me semble bien que ces efforts ne sont pas assez suffisants. La raison pour laquelle nous venons pour créer des efforts qui vont soutenir ceux déjà en cours afin de pouvoir renforcer la marche vers l’atteinte de ces solutions », a-t-il assuré.
« Les deux dirigeants ont convenu de former un comité conjoint pour définir les domaines de coopération en mettant l’accent sur la sécurité, le commerce et l’investissement », selon la présidence kényane.
« Sans la paix, aucun pays ou individu ne peut prospérer », a expliqué le Président William Ruto avant d’ajouter que son administration, sous la direction de la Communauté de l’Afrique de l’Est, fera tout son possible pour assurer la stabilité en RDC.
Quelques jours après la visite de travail de l’ancien Président du Kenya et facilitateur désigné dans le cadre du processus de Nairobi, Uhuru Kenyatta, le nouveau Président kényan William Ruto est arrivé le dimanche à Kinshasa pour une visite officielle qu’il a clôturée ce lundi.
Cette première visite officielle du Président kenyan s’inscrit dans le cadre du processus de Nairobi au regard de la dégradation de la situation sécuritaire et humanitaire dans la Province du Nord Kivu (Est de la RDC).
Depuis son élection à la présidentielle de septembre dernier, le Président William Ruto avait pris l’engagement de poursuivre la politique de rapprochement entre la RDC et son pays le Kenya ainsi que les bons offices dans le cadre du processus de paix dit de Nairobi sur le désarmement et la démobilisation des groupes armés actifs dans les provinces de l’Est de la RDC.
Pour rappel, le Kenya a déployé ses troupes dans l’Est de la RDC pour combattre divers groupes armés auteurs des violences depuis de nombreuses années.
Leur déploiement fait suite à une résolution, mi- juillet, des Chefs d’Etat de la Communauté des États d’Afrique de l’Est instituant une force régionale composée des troupes du Kenya, de la Tanzanie, de l’Ouganda, du Sud Soudan et du Burundi pour l’Est de la RDC.
Le Parlement kényan a d’ores et déjà approuvé le déploiement de 903 soldats au total pour une mission de six mois qui va couter 36,5 millions de dollars américains.
Le Kenya a été désigné pour assurer le commandement de la force régionale. A ce stade, seuls le Kenya et le Burundi ont déjà déployé leurs troupes.
L’Est congolais compte une centaine de groupes armés, nationaux et étrangers. Le plus équipé est le mouvement du 23 Mars (M23) au cœur des tensions entre Kinshasa et Kigali.
La RDC accuse le Rwanda de soutenir les rebelles du M23. Les autorités rwandaises accusent, de leur part, l’armée congolaise de collision avec les rebelles rwandais (FDLR) basés dans l’Est congolais depuis près de 30 ans et qui furent le fer de lance du génocide des Tutsi du Rwanda en 1994. (Fin)