Kigali: Lors d’un atelier consacré à la planification d’investissements résilients aux changements climatiques dans la reconstruction et le développement du Malawi, du Mozambique et du Zimbabwe touchés par Idai, les représentants des trois pays déclarent qu’ils n’ont pas été en mesure d’attirer suffisamment de fonds pour retrouver leur mode de vie et accélérer le relèvement rapide, la réhabilitation et la reconstruction après les Cyclones Idai et Kenneth.
Sur les 4 milliards de dollars, le Mozambique, qui a le plus souffert des deux Cyclones, a besoin de 3,2 milliards de dollars pour ses efforts de reconstruction, tandis que le Malawi a besoin de 370 millions de dollars et le Zimbabwe entre 600 et 700 millions de dollars. Le Mozambique a été touché par les deux Cyclones, tandis que le Zimbabwe et le Malawi ont fait les frais de Idai.
«Nous pensions que nous collecterions plus de fonds lorsque nous avons lancé notre appel », déclare Nadia Adriao, représentante du Mozambique à l’atelier. « Mais cela n’a pas été le cas. Néanmoins, des progrès ont été réalisés avec le peu que nous avons à disposition jusqu’à présent, mais il reste encore beaucoup à faire».
Fyaupi Mwafongo, du Malawi, indique que son pays a élaboré un plan quinquennal pour faire face aux effets des inondations de 2019.
«Les catastrophes récurrentes et graves au Malawi soulignent la nécessité d’une nouvelle réflexion et de nouvelles approches en matière de relèvement et de renforcement de la résilience », affirme-t-il, ajoutant que la nouvelle méthode de travail adoptée lors de la phase d’intervention dans le pays met en exergue la cohérence et la synergie entre les acteurs humanitaires et de développement.
Mme Meliqiniso Sibanda, du Ministère du Gouvernement local du Zimbabwe, déclare que certaines personnes déplacées dans les régions touchées par le Cyclone Idai vivent toujours dans des camps et que son ministère continue d’examiner les propositions de logements destinées à la région.
«Les plans sont là, mais ne sont pas encore parvenus au siège. Nous ne les avons donc pas examinés pour voir s’ils sont suffisamment résilients », informe-t-elle, ajoutant que la Chine s’est engagée à construire des routes dans la région, mais que les ingénieurs du ministère doivent encore revoir leurs plans avant d’entreprendre les démarches.
Les Cyclones Idai et Kenneth ont frappé le Mozambique entre mars et avril 2019, tuant des centaines de personnes et laissant plus de 1,8 million de personnes sans abri, dépourvues des besoins de base et d’infrastructures. Le Cyclone Idai a également causé d’importantes inondations, dégâts et destructions d’habitations, faisant de nombreux morts dans le Sud du Malawi, ainsi que dans l’Est du Zimbabwe.
La Commission économique pour l’Afrique (CEA) et ses partenaires, le Département britannique pour le développement international (DfID) et Met Office du Royaume-Uni, organisent un atelier dont l’objectif est de permettre à la SADC de formuler des stratégies concrètes pour la reconstruction des infrastructures résilientes au climat dans les trois pays après le passage ravageur des Cyclones Idai et Kenneth.
L’atelier de planification pour des investissements résilients aux changements climatiques dans la reconstruction et le développement dans les États membres de la SADC s’appuie sur les expériences des trois pays à la suite des deux Cyclones.
Lors de l’atelier, organisé dans le cadre de l’approche « Rebâtir plus solide», les pays ont partagé leurs expériences du terrain concernant les impacts, les enseignements tirés et les raisons pour lesquelles ils pensent que cela s’est produit.
Les participants ont été initiés aux types d’informations sur le climat disponibles, ainsi qu’aux outils et méthodes d’analyse de ces informations et de leurs effets dans la prise de décision.
James Murombedzi, Chef du Centre africain pour la politique en matière de climat, à la CEA, dit que l’atelier a pour objectif général de lancer une série d’initiatives visant à soutenir l’intégration des services d’informations sur le climat et les réflexions sur les changements climatiques pour un renforcement de la résilience dans les secteurs de l’économie tributaires des conditions météorologiques des pays de la SADC.
Un nombre record de 140 personnes ont participé à l’atelier mercredi, y compris des représentants des trois pays, d’autres pays de la SADC, du Centre des services climatologiques de la SADC, des Communautés économiques régionales, de partenaires régionaux et internationaux, y compris de la famille des Nations Unies.
La production d’un document de programme régional pouvant renforcer les capacités et la résilience des États membres de la SADC contre les conséquences des risques et des catastrophes météorologiques et climatiques sera le principal résultat de cet atelier. (Fin)