Le Malawi rejette la nationalité douteuse de 55 réfugiés rwandais recherchés pour crimes de Génocide contre les Tutsis au Rwanda en 1994, et cette mesure frappe aussi des demandeurs d’asile qui ont obtenu leur statut de manière frauduleuse, selon le Ministre malawien de la Sécurité Intérieure, Zikhale Ngoma, lors d’une conférence de presse télévisée.
Les responsables affirment que la campagne vise à débusquer les criminels d’autres pays, y compris les suspects de Génocide au Rwanda. Mais les critiques disent que le programme est trop large et piégera les réfugiés légitimes.
Le Ministre Ngoma a informé que le Malawi avait reçu une demande du Rwanda pour aider à retrouver environ 55 criminels recherchés pour diverses accusations qui séjournent au Malawi.
Il a ajouté que les fugitifs ne pouvaient pas être retrouvés facilement, car ils auraient peut-être changé d’identité et commencé à utiliser des noms malawiens.
Dans cette ligne, 250 personnes sont poursuivies pour acquisitions frauduleuses de passeports. Parmi elles figurent 150 Rwandais et plus de 100 Burundais.
« Nous voulons renforcer notre sécurité et nous assurer que quiconque a obtenu un passeport d’une manière qui n’est pas normale, nous devons confisquer ce passeport. Et quiconque a obtenu la citoyenneté sans les bonnes procédures, nous révoquerons également cette citoyenneté », a martelé le Ministre Ngoma.
En 2020, la Haute Cour du Malawi a condamné l’ancien Ministre de la Sécurité Intérieure, Uladi Mussa, à six ans de prison pour avoir délivré des citoyennetés et des passeports frauduleux à des Burundais et des Rwandais.
Le mois dernier, le Gouvernement Sud-Africain a arrêté un suspect de Génocide contre les Tutsi, Fulgence Kayishema. Les enquêtes ont révélé que Kayishema utilisait un passeport et des noms malawiens.
Le Ministre Ngoma a informé que son pays est en pourparlers avec le Rwanda et le Burundi en vue de rapatrier dans ces pays des irréguliers se trouvant sur son sol. (Fin)