Le Ministre du Commerce et Industrie, Jean-Chrysostome Ngabatsinze.
Le Rwanda est préparé pour entrer dans le Marché Commun Africain dans le cadre de la ZLECAF et il figure parmi les sept pays pilotes qui font l’essai du commerce dans ce cadre, selon le Ministre rwandais du Commerce et Industrie, Jean-Chrysostome Ngabatsinze.
« Le Rwanda est parmi les sept pays africains qui font l’essai du commerce dans le cadre de la ZLECAF. Il est en train d’affiner ses politiques pour un meilleur commerce extérieur. Le Rwanda abritera aussi le Fonds du Marché Commun destiné à faciliter le commerce entre pays africains. Après la Covid-19, le Rwanda s’est levé en force pour renforcer des échanges avec les autres pays qui en sont aussi témoins. Mon vœu est que le Marché Commun Africain puisse convenir au Rwanda et aux autres pays africains en général », a-t-il indiqué.
Il a ajouté que le Marché Commun permettra au Rwanda d’obtenir des matières premières à de bons prix dont il a besoin pour son industrie.
« Le Rwanda marque des pas pour son processus d’industrialisation. Il suffit de considérer les produits que nous réalisons, notamment la fabrication de fers à béton, les tôles, les diverses industries de transformations des produits de l’agri-élevage, etc. Seulement le processus d’avoir une industrie solide est long. Car, nous n’avons pas de matières premières de base. Nous sommes obligés de les importer. Mais à mesure que nous créerons le Marché Commun, ces matières premières de base coûteront moins chers », a-t-il indiqué.
Le Ministre Ngabitsinze a aussi confirmé que le Rwanda participera au prochain Sommet sur l’Industrialisation en Afrique qui se tient à Niamey au Niger du 20 au 25 Novembre 2022, dans quatre jours, et qui vise à renforcer ce secteur.
La Directrice de la Banque Mondiale au Rwanda, Roland Pryce.
Il a tenu ces propos en marge de la présentation du rapport « Rwanda Trade Report 2022 », réalisé par la Banque Mondiale.
« En général, c’est un bon rapport qui montre le commerce du Rwanda pendant la période de la Covid-19. Un autre rapport montre le commerce en Afrique en ce qui est du marché commun : la situation des pays, y compris le Rwanda. Ce rapport est aussi bon. Les pays ne peuvent pas avoir la même force de la même manière. Il y a des aspects où le Rwanda excelle. Le Rwanda a connu une hausse au niveau de ses exportations par rapport aux autres pays. Une faiblesse relevée : le manque d’ouverture pour atteindre beaucoup d’endroits situés loin aussi. Ceci est dû à la situation enclavée du Rwanda. Mais l’essentiel pour faire face aux faiblesses a été fait. Nous figurons parmi les pays qui ont réduit les prix des produits commerciaux. Ce qui est très important. Par ailleurs, le rapport présenté maintenant nous aide sur beaucoup de points qui nous serviront de base dans nos prochaines publications », s’est exprimé le Ministre du Commerce.
Au niveau des lacunes, le rapport relève aussi que les exportations du Rwanda ont besoin d’être augmentées en quantité et en diversification.
« Nous exportons beaucoup de produits agricoles. Nous sommes en bonne position au niveau des services, plus qu’ailleurs. Nous nous impliquons plus dans l’amélioration de nos politiques régissant surtout le commerce international. Et qui appuieront le renforcement du commerce rwandais », a-t-il dit.
A propos des prix des produits rwandais qui s’avèrent élevés, l’explication donnée par le Ministre du Commerce est que les prix des matières premières importées par les industries du pays sont élevés actuellement, mais ils se réduisent avec la mise en place effective du marché commun africain.
Vue des participants
Pour la Directrice de la Banque Mondiale au Rwanda, Roland Pryce, le rapport « Rwanda Trade 2022 », montre comment le pays peut améliorer le commerce et l’intégration régionale, et ainsi contribuer à sa croissance sur le moyen terme.
« Les défis identifiés sont liés à l’analyse des données, les données sur les fonds, les opportunités que le gouvernement peut saisir pour renforcer son commerce et l’intégration régionale. Le Rwanda peut aussi faire des réformes politiques. Il a certes connu une croissance. Mais il y a une persistance de contraintes liées au coût du transport pour aller d’un pays à l’autre. Il y a ce besoin de réduire les barrières au commerce. Les délégués du gouvernement, de la Banque mondiale, du secteur privé, de la société civile et divers partenaires sont réunis pour donner des recommandations pour booster le commerce international. Ce qui va influer pour créer plus de croissance et réduire la pauvreté dans le pays », a-t-elle indiqué.
Pour Peace Aimée Niyibizi, économiste à la Banque mondiale, siège du Rwanda, le présent rapport montre les relations du Rwanda au niveau du commerce international au regard des accords en vigueur avec les pays de l’EAC et autres pays.
« Le Rwanda a créé des lois qui régissent le bon commerce. Le Rwanda travaille très bien au niveau des services, et il suit directement après les Seychelles. Au niveau de la logistique, des infrastructures ont été créées pour respecter les accords signés. Avant la Covid, les choses allaient bien. Après la fermeture des frontières par le Burundi, le commerce rwandais n’a pas été affecté. La fermeture des frontières avec l’Ouganda n’a pas non plus tellement affecté le commerce avec le Rwanda, car, l’on a cherché une alternative avec le corridor central qui fait passer les marchandises par Dar-es-Salaam », a relevé Niyibizi. (Fin)