Par André Gakwaya
Kigali: Le courant fondamentaliste qui discrimine les femmes dans les pays islamisés traverse le Maroc et d’autres pays, mais le Maroc est le seul pays qui a appliqué les conventions internationales qu’il a signées, notamment celle de l’égalité entre l’homme et la femme, selon le Ministre marocain de la Justice, Mohamed Aujjar.
«Nous avons des femmes notaires et magistrats. Avec la mondialisation, toutes les grandes civilisations partagent les mêmes valeurs d’avoir des identités ouvertes. L’Islam demeure une religion de tolérance et de paix. Ce ne sont pas les extrémistes violents et les terroristes qui peuvent améliorer le monde», a-t-il indiqué.
Le Ministre Aujjar a tenu ces propos devant les étudiants et les Professeurs de l’Institut de la Pratique et du Développement de la Justice (ILPD) de Nyanza au Sud du Rwanda auxquels il a rendu visite dans le cadre de sa tournée de trois jours au Rwanda.
Il a expliqué que le Maroc applique une justice dans un contexte où l’on trouve des éléments de la charia, du Droit Civil et du Droit commun qui cohabitent.
«Le devoir d’un magistrat est d’appliquer le droit de son pays. Le magistrat doit savoir distinguer et expliquer les lois qu’il applique, quelles qu’elles soient. Au Maroc, les lois tiennent compte de l’identité, de l’histoire, de la communauté, des droits de la famille, de la religion, de l’Islam telle que pratiquée comme religion de tolérance. L’homme fournit des efforts pour interpréter les lois dans le respect des conventions internationales, comme les droits de la femme. Mais cette loi est conflictuelle. La réalité est que l’Islam est restée ouverte chez nous et qu’il a eu la capacité d’intégrer les conventions internationales», a expliqué le Ministre Aujjar.
Il a déploré que son pays comme d’autres font face au courant fondamentaliste. Mais le constat est que la polygamie est techniquement impossible. Tandis que les divorces sont prononcés par la Cour.
Le Ministre Aujjar a promis que des échanges de professeurs et d’étudiants, ainsi que des stages pourront être organisés entre le Maroc et l’ILPD lorsque le MoU signé entre le Maroc et le Rwanda sera mis en œuvre.
Notons que l’ILPD est opérationnel depuis dix ans. Il dispense des cours intensifs pour six mois ou une année, à des étudiants ressortissants surtout des pays africains. Pour la présente promotion de 90 étudiants, douze nationalités africaines sont représentées, et les étudiants Camerounais font la majorité avec 45 éléments.
Les formations données préparent à une meilleure profession d’avocats, de magistrats, de juges et procureurs, d’investigateurs, même de la police ou de l’armée.
En signant le MoU, avec son homologue rwandais de la Justice, le Ministre Aujjar a expliqué que ce MoU traduit la volonté du Royaume du Maroc d’accompagner le Rwanda comme pays frère.
«Comme Maroc, nous sommes très fiers de voir le Rwanda sortir d’un Génocide et se construire comme un pays de coexistence pacifique et de réconciliation nationale. Ma délégation et moi-même félicitons les Rwandais qui ont montré le génie d’un peuple qui rebâtit un pays d’amitié », a souligné le Ministre marocain de la Justice. (Fin)