Le Ministre de la santé le Dr Daniel Ngamije a assuré qu’il était prêt à se faire vacciner le premier contre la Covid-19 pour encourager ses compatriotes à faire de même.
Le Dr Daniel Ngamije a déclaré que le Rwanda ne craignait pas que les citoyens refusent de prendre le vaccin ant-Covid-19. Il a indiqué qu’il était prêt à être vacciné en premier pour apaiser les craintes de ceux qui pensent que le vaccin pourrait avoir des effets secondaires.
Le Ministre a fait cette révélation hier lors d’un point de presse sur la volonté de l’Afrique de distribuer le vaccin contre Covid-19.
La conférence a réuni différents participants, dont le Directeur Régional de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) pour l’Afrique, le Dr Matshidiso Moeti; Le Ministre Ngamije et son homologue du Malawi, Khumbize Kandondo Chiponda, ainsi que Richard Mihigo, coordonnateur de la vaccination de l’OMS en Afrique.
Le Dr Ngamije a déclaré que le Rwanda était suffisamment préparé pour recevoir le vaccin. «Nous sommes heureux de pouvoir vacciner les médecins, les infirmières, les agents de santé communautaires et d’autres ; ce qui facilite l’application des mesures préventives de Covid-19. L’acquisition du vaccin nous donne l’espoir de réduire le nombre de décès liés à Covid-19 », a-t-il déclaré.
Le ministre Ngamije a récemment expliqué que le Rwanda s’attend à recevoir le premier lot de vaccins d’ici le 15 février 2021. Alors que le Rwanda se prépare à recevoir des vaccins, certains citoyens ont exprimé leur inquiétude quant au fait que leurs croyances ne permettent pas de prendre ces vaccins.
Le Dr Ngamije a déclaré que les citoyens doivent être éduqués avant de se faire vacciner. «La bonne chose est qu’ils font confiance aux services de santé du pays. Ce n’est pas le premier vaccin que nous introduisons. Ils comprennent clairement que nous avons un système de gestion rigoureux. Il existe une autorité indépendante des aliments et des médicaments (FDA, sigle en anglais) qui a également participé au processus d’approbation du vaccin. Cela permet aux citoyens de croire que le vaccin répond aux normes », a-t-il déclaré.
Le 3 février 2021, certains agents de santé du Rwanda ont participé à des discussions avec l’un des experts de l’Université de Yale qui a mené des recherches sur le vaccin Pfizer. Il a partagé des informations à transmettre à leurs collègues.
«Les agents de santé doivent partager des informations authentiques car ils peuvent être la bonne source. Nous travaillerons avec les dirigeants comme d’habitude car nous intégrons diverses institutions dans de telles campagnes. Nous ne craignons pas que les citoyens rejettent le vaccin. Je serai heureux d’être le premier à être vacciné pour donner l’exemple », a déclaré Ngamije.
Faire vacciner publiquement un chef d’État ou une personnalité est une stratégie déjà utilisée à l’étranger pour tenter de faire accepter la vaccination à la population. Aux États-Unis, Joe Biden et la vice-présidente Kamala Harris se sont fait vacciner contre a Covid-19 devant les photographes. Au Royaume-Uni, la reine Elizabeth II et son mari s’étaient engagés à rendre publique leur injection…
Position identique en Espagne pour le socialiste Pedro Sanchez, qui avait assuré qu’il le ferait “sans aucun doute, non seulement comme président du gouvernement, mais aussi comme citoyen”. Sans parler du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, qui s’était dit prêt à “être le premier à se faire vacciner afin de montrer l’exemple”.
Les membres du gouvernement, mais aussi les autres élus, sont en première ligne pour tenter de convaincre la population de se faire vacciner. Doivent-ils montrer l’exemple et se faire vacciner en premier ? Les experts croient savoir que c’est une bonne stratégie de communication quand beaucoup de gens, méfiants, refuser le vaccin contre le coronavirus.
Le Dr Matshidiso Moeti a également souligné qu’ils travaillaient avec l’UNICEF, entre autres partenaires, pour partager des informations crédibles sur le vaccin. Le Rwanda vise à vacciner 60% de sa population cette année et continue de mobiliser des fonds pour couvrir davantage de citoyens.
Le scepticisme vis-à-vis des vaccins contre le Covid-19 a gagné du terrain en Afrique. Une théorie qui a trouvé une large audience veut, par exemple, que les vaccins aient été conçus pour stopper la croissance démographique africaine.
Des enquêtes préliminaires suggèrent que beaucoup de gens se méfient de la pandémie. D’aucuns demeurent convaincus que ce n’était pas une maladie qui touche les Noirs et il appartient aux gouvernements de combattre toute cette désinformation.
Des enquêtes préliminaires suggèrent que beaucoup de gens se méfient. Les gouvernements eux-mêmes peuvent jeter le poison du soupçon. Le président tanzanien John Magufuli prétendait fin janvier, en dépit des avis sanitaires mondiaux, que les injections contre le Covid étaient « dangereuses pour la santé ».
La plupart des pays africains en sont encore à prendre les dispositions pour commencer à vacciner. Beaucoup n’ont pas encore reçu la moindre dose, les États riches accaparant les stocks. Ces pays africains sont pourtant en proie à une nouvelle vague de contaminations. (Fin)