Le Président burundais Evariste Ndayishimiye au milieu de sa population
Le nouveau Président burundais, le Général Evariste Ndayishimiye, n’est pas prêt à renouer des relations avec le Rwanda dont le Président lui avait tendu la main en juillet dernier.
« Nous ne voulons pas renouer des relations avec un pays qui use d’hypocrisie. Un pays rusé.
Il est hors question qu’il y ait un pays disant vouloir nouer l’amitié avec le Burundi, alors qu’il nous a mis une épine dans le pied pour que nous marchions dessus », a-t-il dit en substance.
Et de poursuive : « Nous voulons avoir de bonnes relations avec d’autres pays. Toutefois, nous refusons de coopérer avec des hypocrites qui nous mentent, alors qu’ils ont mis une épine dans le pied pour qu’elle nous pique ».
Ndayishimiye, surnommé « Neva », a tenu ces propos au cours d’une interaction avec les habitants de Kirundo (Nord du Burundi) axée sur les programmes de son gouvernement.
Evariste Ndayishimiye est revenu sur la question des réfugiés se trouvant au Rwanda, son voisin du Nord.
«Nous savons la raison pour laquelle ils ont pris ces réfugiés. C’est pour servir de bouclier à ceux qui ont commis l’irréparable dans notre pays….Un bon voisin devrait les renvoyer pour que nous les punissions. S’ils veulent une amitié avec le Burundi, qu’ils les envoient d’abord », a-t-il persisté.
Selon le Chef de l’État burundais, le seul moyen d’apaiser les victimes des actes commis par ces « criminels », c’est d’infliger la sanction aux personnes poursuivies par le Burundi.
«Déclaration du Président Général Neva à partir de Busoni à Kirundo: Le Burundi n’aura pas de relations avec “un État hypocrite” qui prend en otage des réfugiés et qui héberge des malfaiteurs qui ont endeuillé le Burundi au lieu de les extrader pour qu’ils soient jugés», résume un tweet de la présidence burundaise.
Le 10 juillet dernier, le Président rwandais Paul Kagame avait annoncé que son pays est prêt à travailler main dans la main avec Évariste Ndayishimiye, son homologue burundais nouvellement élu.
Les relations sont très difficiles entre le Burundi et son voisin du Nord depuis 2015. L’ex- Président burundais Pierre Nkurunziza qui vient de mourir accusait le Rwanda de soutenir les mouvements politico-militaires qui étaient opposés à son troisième mandat contesté, ce que Kigali avait toujours démenti. Le Rwanda soupçonne pour sa part une présence au Burundi des rebelles rwandais des FDLR.
Les Rwandais qui vivaient au Burundi ont été expulsés, incarcérés pour espionnage et d’autres y ont laissé la vie. Des centaines de Burundais ont été également expulsés du Rwanda officiellement pour séjour illégal. (Fin)