Le Parc de Nyungwe s’est doté d’une vision qui montre ses orientations et les résultats à atteindre

Le pont suspendu sur les cimes des arbres, une grande attraction des visiteurs

Grâce à l’ONG African Park qui a pris en charge la gestion du Parc de Nyungwe depuis deux ans, le Parc de Nyungwe s’est doté d’une vision qui montre ses orientations et les résultats à atteindre, selon Eugene Mutangana, en charge du Tourisme au sein de RDB (Office rwandais en charge du Développement).

« Depuis 2021, nous avons réhabilité les infrastructures routières pour renforcer le tourisme dans le Parc de Nyungwe. Nous allons construire les bureaux de la direction du Parc et les logements du personnel. Les anciens locaux de Gisakura appartiennent maintenant à une Ecole Supérieure de l’Environnement relevant de l’Etat. Le Parc de Nyungwe s’est doté d’un personnel de 270 agents. 550 autres personnes proviennent des coopératives qui ont des rôles quotidiens d’entretenir les infrastructures diverses attachées au Parc. C’est une main-d’œuvre qui recourt à la force pour le travail des routes et la marche à pied dans les montagnes », a-t-il indiqué.

Il a ajouté qu’il existe une collaboration avec la population locale. Quatre coopératives des écogardes ou ecorangers (guides et gardiens du Parc) détachent des contingents qu’on alterne et qui travaillent pendant dix jours par mois avec le personnel à l’intérieur du Parc.

Les chasseurs et les braconniers et d’autres agents qui venaient cueillir le miel naturel fort apprécié dans les cérémonies de mariage ont disparu du Parc. Ce sont eux qui causaient des incendies, car ils oubliaient d’éteindre le feu utilisé pendant la cueillette. Et le feu se rallumait après leur départ. Il se propageait avec la force du vent et causait trop de dégâts. Actuellement, l’on a mis en place l’apiculture moderne dans la proximité du Parc. On a réduit ainsi les incendies de 12 % de 1997 à 2000. L’an passé, les incendies n’ont décimé que moins de 5 ha de forêts, ce qui est peu par rapport au passé.

Maintenant, de manière visible, la sécurité a été renforcée dans le Parc. La route macadamisée qui va de Nyamagabe à Rusizi est éclairée à l’électricité. Le réseau d’internet est en place. Le nombre de touristes a augmenté, passant à 18 mille visiteurs en 2019, 5 mille à 9 mille visiteurs en 2020 et 2021 (réduction à cause de la Covid-19), puis 21 mille visiteurs en 2022. Cette hausse résulte des infrastructures, camps et sites et chemins qui ont été aménagés pour les touristes.

« Dans les Parcs Akagera et Nyungwe, les touristes rwandais sont plus nombreux que les étrangers. Ils représentent 54 % du flux », a relevé Eugène Mutangana de RDB.

Les autres pays de la région font face à l’insécurité et à la présence des braconniers. Ce genre de fléau a disparu du Rwanda grâce à un bon leadership et à la vigilance locale.

Il a ajouté que 25 % du revenu des Parcs Akagera et Nyungwe va dans le financement des projets utiles à la population riveraine de ces Parcs. Tandis que 5 % est destiné à un Fonds Spécial de compensations pour dédommager les agri-éleveurs dont les cultures ont été détruites par des animaux sortis des parcs. Une évaluation des dégâts est réalisée à temps pour dédommager les habitants.

Après 1994, il a fallu réduire les dimensions du Parc Akagera estimées à l’époque à 2500 hectares pour les réaménager actuellement 1121 hectares. C’est une réduction faite dans le souci de garder le Parc et d’avoir en même temps un espace d’habitats pour les populations. Le tout dans une cohabitation harmonieuse entre animaux du Parc et populations riveraines regroupées en coopératives génératrices de revenus.

Des coopératives de pêcheurs ont rapporté 110 millions Fw en 2022 grâce à plus de 23 tonnes de poissons récoltés. 50 % de la production ont été vendus à un bon prix aux membres des communautés de proximité du Parc à des fins de combattre la malnutrition.

Une autre coopérative des apiculteurs a produit plus de 12,5 tonnes de miel qui ont coûté plus de 60 millions Frw. L’on doit noter que 300 autres maçons, charpentiers et autres métiers divers profitent des activités du Parc et exercent un travail qui leur procure des revenus. Des jeunes garçons et filles ont été formés et sont des guides des touristes. Ils exercent un emploi qui rapporte et qui les fait vivre.

La Cie de Transport Tembera URwanda a beaucoup contribué dans l’amélioration du tourisme au Rwanda. Les étrangers payent plus de 140 mille Frw et les Rwandais 15 Frw pour le tourisme dans les Parcs Akagera et Nyungwe. Le but de ces recettes est de rendre ces Parcs autosuffisants.

Dès 2010, les recettes issues des Parcs Akagera et Nyungwe ont atteint 200 millions Frw. En 2022, les recettes ont généré 3,7 milliards Frw, soit vingt fois plus qu’en 13 ans. C’est une performance obtenue grâce au partenariat public privé (PPP)et à la collaboration avec la population. Si le revenu est passé de plus de $ 250 mille à $ 3 millions, c’est que le Parc de Nyungwe est autosuffisant. Le partenaire investisseur peut alors injecter ses fonds ailleurs, selon Mutaganda.

Le Parc de Nyungwe peut rapidement devenir autosuffisant, car il a généré l’an passé 26 % du fonds pour la couverture de ses besoins nécessaires, soit $ 800 millions. Cette année, l’on s’attend qu’il génère 45 % des fonds pour ses besoins de fonctionnement. C’est dire que le tourisme génère progressivement des gains et que la population de sa proximité y gagne aussi. Le tout est en fait en hausse.

La vision est d’augmenter le nombre de touristes rwandais, car aujourd’hui, les étrangers représentent 60 % des visiteurs des Parcs, alors que les Rwandais et les ressortissants des pays de l’EAC (Communauté est-africaine) sont 40 %.

Dans le Parc de Nyungwe, les visiteurs adorent le pont suspendu sur les cimes des arbres des forêts. Des projets de ce genre sont en voie de diversification. L’on prévoit aussi de construire l’année prochaine un hôtel propre pour le Parc de Nyungwe, car jusqu’à présent, il n’en a pas.

Les autres attractions sont : la montée sur les collines, voir les chutes d’eau, ou le camping dans la forêt, en se déplaçant de la colline des vaches, appelée Kuwinka, en direction de Gisakura (colline de thé), puis des marais de Kamiranzovu (ou le marais vaseux qui engloutit les éléphants).

Les trajets sont effectués avec l’accompagnement des guides professionnels formés qui veillent sur la sécurité des visiteurs. (Fin)