Brice Oligui Nguema
Le patron de la junte gabonaise putschiste se nomme Brice Oligui Nguema. Il dirige le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), Il est pressenti comme devant être le successeur d’Ali Bongo dont la chute a été annoncée ce matin du 30 Août.
Lors de la lecture du communiqué, tous les corps d’armée étaient représentés – garde républicaine, armée régulière, policiers… La télévision gabonaise diffuse cependant régulièrement les mêmes images : celle d’un homme, en treillis et béret vert, porté en triomphe par des soldats scandant “Oligui président”, une possible référence à Brice Oligui Nguema, chef de la garde républicaine, la garde prétorienne d’Ali Bongo.
Cependant, le premier communiqué a été lu dans la cour même du palais présidentiel, une forteresse protégée justement par la garde républicaine dont il a la charge.
C’est lui aussi qui a répondu aux questions du Monde dans les heures qui ont suivi l’annonce de la prise de pouvoir. Brice Oligui Nguema a dit ne pas avoir été nommé à la tête du Gabon, mais que les généraux allaient se réunir dans l’après-midi du 30 août pour désigner “celui qui va conduire la transition” à la tête du CTRI.
Ali Bongo est “mis à la retraite (et) jouit de tous ses droits”, a-t-il également affirmé. “Il n’avait pas le droit de faire un troisième mandat, la Constitution a été bafouée, le mode d’élection lui-même n’était pas bon. Donc l’armée a décidé de tourner la page, de prendre ses responsabilités”, a déclaré Brice Oligui Nguema au Monde, soulignant “la grogne” dans le pays et “la maladie du chef de l’État”, affaibli depuis un AVC en 2018.
Avant la tentative de Coup d’État, le général Brice Oligui Nguema était déjà un homme puissant. Formé à l’académie royale militaire de Meknès du Maroc, ce fils d’officier a rapidement grimpé les échelons militaires, au point de devenir un des aides de camp d’Omar Bongo, jusqu’à sa mort en 2009.
“Quand je l’ai connu, c’était quelqu’un d’assez intelligent, à la conversation facile et qui n’avait pas peur des journalistes à l’époque”, raconte Francis Kpatindé, journaliste et maître de conférences à Sciences-Po Paris et spécialiste du Gabon. (Fin)