Le Président burundais Evariste Ndayishimiye
Le Président burundais Evariste Ndayishimiye accuse le Rwanda de « prendre en otage » les réfugiés burundais pour servir ses intérêts géopolitiques.
Le Président Ndayishimiye a fait part de sa préoccupation sur le fait que certains réfugiés se trouvant au Rwanda souhaitent rentrer, mais que les autorités rwandaises leur refusent cette chance.
Il s’exprimait ainsi en commune Busoni dans la Province de Kirundo (Nord du Burundi) au cours d’une tournée de présentation de gouverneurs aux habitants et des programmes de son gouvernement.
« Les pays dans lesquels ils (les réfugiés burundais) se trouvent les ont pris comme otages. Et pourtant, aucun pays ne peut refuser à quelqu’un de rentrer chez lui quand il le veut. Ils les ont pris en otage, nous demandons à ces pays de les laisser retourner chez eux », a indiqué le Chef de l’État burundais.
« Je saisis cette opportunité pour lancer un appel à ces Burundais, car je sais qu’ils suivent l’actualité du Burundi. S’il arrive qu’on leur refuse de rentrer, qu’ils protestent pour la défense de leurs droits. Nous, nous sommes prêts à les recevoir. Nous verrons qui osera les empêcher de franchir la frontière. Le Burundi est en paix et en sécurité. Il n’y a pas de famine, nous ne voulons pas que des enfants de ce pays meurent de faim, soient sans toit et dans la tourmente, alors que leurs compatriotes ici se portent à merveille », a poursuivi le Président Ndayishimiye.
Le Président burundais a indiqué qu’il est au courant de la détresse dans laquelle vivent les Burundais qui sont en exil. Il a dit que le gouvernement ne peut en aucun se réjouir qu’il y ait des Burundais qui « errent ».
Évoquant le cas des réfugiés burundais du camp de Mahama au Rwanda qui lui ont dernièrement envoyé une pétition lui demandant de se concerter avec le HCR et le Rwanda pour qu’ils puissent rentrer dignement, il a rassuré que le gouvernement va tout faire pour les rapatrier.
Le Rwanda a réaffirmé sa disposition à faciliter le rappariement des réfugiés burundais après que 331 d’entre eux aient manifesté leur désir de rentrer au bercail dans une pétition adressée au nouveau président burundais.
Le camp de réfugiés de Mahama héberge des réfugiés burundais qui ont fui la crise déclenchée par le troisième mandat controversé de feu Pierre Nkurunziza en 2015.
Feu Président Pierre Nkurunziza a accusé à plusieurs reprises le Rwanda de recruter, d’entraîner des réfugiés du Burundi voisin, et de les enrôler dans une opposition armée contre son régime.
Des accusations rejetées par le Rwanda qui avait menacé en 2016 de renvoyer les réfugiés burundais qui sont sur son sol vers d’autres pays.
Quelque 75.000 Burundais ont trouvé refuge au Rwanda, dont 25.000 à Kigali, où se concentrent notamment hommes politiques, militants associatifs ou journalistes, menacés dans leur pays. (Fin)