Kigali: Au cours d’une émission publique, le président burundais Pierre Nkurunziza a dressé un bilan positif de ses 15ans de pouvoir et renouvelé ses accusations contre le Rwanda.
Au cours de cette émission publique dans la province de Gitega, le président burundais a indiqué que ses réalisations sont largement positives à plus de 95%.
«On a hérité un pays en ruine, on l’a reconstruit et tous les secteurs de la vie ont été développés. La majorité des Burundais est satisfaite et mon successeur aura un pays paisible et prospère », a-t-il affirmé.
«Le Rwanda a attaqué le Burundi»
Le numéro un burundais a accusé le Rwanda et la communauté internationale d’avoir saboté son pouvoir.
«La communauté internationale a toujours cherché à déstabiliser le Burundi. Les anciens colonisateurs et le Rwanda ont toujours tenté de créer le chaos et plusieurs attaques des Rwandais ont visé le Burundi. Mais on est resté debout malgré ses provocations », a-t-il accusé.
Parmi les obstacles rencontrés, le président Nkurunziza parle avec insistance d’une ingérence étrangère, pointant du doigt entre autres le Rwanda. «Nous n’avons pas de problème interne». Il dit avoir mené un combat sans merci contre cette ingérence et déplore que celle-ci persiste toujours. «N’eût été cela, on serait déjà très avancé en termes de développement»
Les Burundais doivent être attentifs au sujet de «l’agression du Rwanda»
Pierre Nkurunziza veut surtout être clair sur l’attaque perpétrée à Mabayi de la province Cibitoke en novembre dernier : «Ce ne sont pas des militaires rwandais qui ont attaqué le Burundi, c’est plutôt le Rwanda qui a attaqué le Burundi », affirme-t-il tout en précisant : «Nous avons toutes les preuves sur nous».
Le chef de l’Etat tient à préciser : «Ce n’est pas une position militaire qui a été attaquée par le Rwanda, c’est plutôt le Burundi qui a été attaqué». Ainsi les Burundais doivent le comprendre : «Il y a un ennemi qui attaqué le Burundi. Sachez-le».
Et ce n’est pas la première agression. Il dit disposer des preuves que les attaquants de Ruhagarika et de Musigati étaient toutes en provenance du Rwanda.
Le commandant suprême des forces de défense soutient que le Burundi n’a pas de culture belliqueuse. «Cependant, si nous sommes attaqués, nous nous défendons et nous le faisons si bien », conclut-il avant un appel : «Vous avez des oreilles pour entendre et des yeux pour voir. A bon entendeur salut».
Les relations entre les deux pays se sont dégradées en 2015 lorsque des manifestations ont éclaté au Burundi contre la décision du président Pierre Nkurunziza de se présenter à un troisième mandat controversé.
Le Burundi a accusé Kigali d’avoir organisé le coup d’État manqué de 2015 et de soutenir les rebellions qui veulent renverser le régime du Président Nkurunziza.
Le Rwanda a à plusieurs reprises nié les allégations d’immixtion dans la politique du Burundi. Il a en revanche accusé le Burundi de mettre à l’abri les rebelles des FDLR accusés d’avoir commis le génocide de 1994 contre les Tutsi et qui cherchent depuis lors à reconquérir le pouvoir à Kigali au départ des pays voisins. (Fin)