Des Tutsi retenus dans une tranchée creusée par des militaires congolais avec d’être tués
Le président de la communauté Tutsi congolaise, Emmanuel Kamanzi Runigi, a été arrêté à Goma au Nord-Kivu pour complicité présumée avec le M23 et transféré à Kinshasa, la capitale congolaise.
Emmanuel Kamanzi Runigi a été interpellé par les renseignements militaires congolais qui multiplient des interpellations parmi les notables ainsi que les personnalités socio-politiques et sécuritaires membres de la communauté Tutsi congolaise.
Emmanuel Kamanzi Runigi est connu au Nord-Kivu pour ses projets de développement non seulement pour sa communauté tutsi mais également pour les autres tribus.
Il est président du conseil d’administration de l’Association des groupements des agriculteurs et éleveurs du Kivu (ACOGENOKI) et membre du Barza intercommunautaire du Nord-Kivu. Il est aussi souvent sollicité dans des séances de réconciliation entre communautés.
Selon des représentants de la communauté Tutsi, plus de mille membres de cette communauté sont en détention dans les provinces du Sud-Kivu et Nord-Kivu ainsi que dans la capitale Kinshasa depuis la résurgence du M23. Ils sont soupçonnés de soutenir les rebelles.
Le M23 est une ancienne rébellion Tutsi qui a repris les armes fin 2021 reprochant au gouvernement congolais de n’avoir pas respecté ses engagements sur la réinsertion de ses combattants. La RDC accuse le Rwanda de soutenir le M23, ce que Kigali a toujours nié.
Depuis la reprise des combats entre le M23 et les forces alliés au régime de Kinshasa, la communauté tutsi congolaise est souvent confondue aux Rwandais qu’il faut « chasser du territoire de la RDC » selon des messages relayés sur les réseaux sociaux.
Des cas d’assassinat, des violences génocidaires, des arrestations ou encore de destructions et de vol des biens appartenant à des membres de cette communauté sont rapportés.
Les forces coalisées du régime au pouvoir à Kinshasa sont composées de l’armée nationale congolaise (FARDC), les génocidaires FDLR, plus de 250 milices anti-Tutsi intégrées dans l’armée appelées “Wazalendo”, plus de 2000 mercenaires européens engagés par la RDC depuis 2022, l’armée burundaise et les Forces de la SADC composées par la Tanzanie, le Malawi et l’Afrique du Sud.