Par RNA Reporter;
Kigali: Ce mardi 2 avril 2019, le juge Carmel Agius, présidente du Mécanisme pour les Tribunaux pénaux internationaux (MTPI), a rendu une visite de courtoisie à la Commission Nationale de Lutte contre le Génocide (CNLG). Il a été accueilli par le Dr Diogène Bideri, conseiller juridique principal de la CNLG.
Leurs discussions ont porté sur la collaboration entre le Gouvernement rwandais et le Mécanisme, en particulier en ce qui concerne la libération anticipée des condamnés et la recherche des fugitifs du génocide toujours en fuite.
Le juge Agius, de Malte, a pris ses fonctions de président du Mécanisme, le 19 janvier 2019, pour un mandat expirant le 30 juin 2020.
Il a remplacé l’Américain Theodore Meron, accusé par le Rwanda de libérer sans cesse les condamnés pour génocide plus tôt que prévu, tout en ignorant les préoccupations du pays à leur encontre.
Il a déclaré qu’il était prêt, de manière collaborative et transparente, à changer les relations passées dans les domaines de la politique de libération des suspects du génocide, du procès, de la poursuite des fugitifs du génocide et du transfert des archives, entre autres.
Il a affirmé qu’il n’est pas d’accord avec la manière dont le processus a été géré et qu’il doit exister un système de libération qui n’est pas inventé pour la première fois mais adopté par le MTPI.
Concernant la libération anticipée des condamnés, le juge Agius a déclaré qu’aucun condamné pour génocide ne bénéficierait d’une libération anticipée facile, comme cela a été le cas dans le passé.
«Toute demande de libération anticipée avant que les condamnés purgent les deux tiers de la peine ne sera pas autorisée, sauf en cas de terrible cancer et s’il ne reste que quelques jours à vivre», a-t-il déclaré.
«Mon message est qu’il peut y avoir des libérations anticipées, mais chaque demande sera vérifiée minutieusement et de manière transparente», a-t-il précisé, ajoutant qu’il prendrait en compte les commentaires et les demandes du gouvernement et des victimes.
«Je ne suis pas venu ici ignorant de ce qui s’est passé ici en 1994. J’ai été ému lors que je me rendu hier au Mémorial du génocide de Kigali et je le suis toujours. C’est pourquoi mon cœur saigne avec ceux des victimes. En ma qualité de président du MTPI, je ne les abandonnerai jamais », a-t-il déclaré.
Le Dr Diogène Bideri a déclaré que le Rwanda n’était pas opposé à la libération anticipée, mais que cela devrait être fait conformément à la procédure régulière selon laquelle le gouvernement et les survivants du génocide devraient être consultés avant que la décision sur la libération ne soit prise.
Il a rappelé que certaines des personnes qui ont bénéficié de la libération anticipée du juge Meron ont commencé à publier des textes niant le génocide contre les Tutsi et allant même à l’encontre de la justice du TPIR, ce qui constituait une force négative importante.
À présent, huit affaires de génocide déclarées coupables ont été transférées au mécanisme et neuf des suspects acquittés sont toujours détenus dans les locaux du TPIR à Arusha, en Tanzanie. (Fin)