Les Présidents rwandais Paul Kagame (gauche) et angolais João Lourenço
Le Président rwandais Paul Kagame séjourne à Luanda, la capitale angolaise, où il est arrivé ce lundi 11 mars 2024.
Le Président Kagame a été directement reçu par son homologue João Lourenço, président d’Angola et médiateur de l’Union Africaine dans la crise qui secoue l’Est de la RDC en proie aux combats qui opposent l’armée loyaliste à la rébellion du M23.
Le M23 est actif dans les territoires de Rutshuru, Masisi et Nyiragongo, proches de la ville de Goma qui est le chef-lieu de la Province du Nord-Kivu, frontalière du Rwanda.
“Le Président Kagame est arrivé au Palácio da Cidade Alta à Luanda, en Angola, où il a été reçu par le Président João Lourenço pour une visite de travail d’une journée », indique la présidence rwandaise sur le réseau social X, ex-Twitter.
La séance bilatérale de ce lundi 11 mars 2024 à Luanda est une conséquence du mini-sommet de l’Union Africaine tenu le 18 février dernier à Addis-Abeba en Ethiopie.
Ce mini-sommet prévoyait des rencontres bilatérales entre Félix Tshisekedi et le médiateur João Lourenço d’une part, et entre ce dernier et Paul Kagame, d’autre part, afin de trouver la solution à la crise en cours dans l’Est de la RDC.
Lors de ce mini-sommet de l’Union Africaine, le médiateur Lourenço avait fait part de son souhait d’obtenir une rencontre directe entre le Chef de l’État congolais et son homologue du Rwanda.
L’heure n’est toujours pas à l’apaisement entre la RDC et le Rwanda. Kigali accuse Kinshasa de favoriser les intérêts des FDLR,-une milice extrémiste hutu liée directement au génocide des Tutsi du Rwanda en 1994-, qui rêve toujours de reconquérir le Rwanda par les armes et parachever le génocide.
Le Rwanda accuse aussi la RDC d’avoir failli à sa responsabilité de protéger les Tutsi congolais, ce qui déstabilise la région des Grands-Lacs d’Afrique depuis trente années.
Le Rwanda a par ailleurs pris au sérieux les menaces des dirigeants de la RDC et du Burundi, y compris les Président Tshisekedi et Ndayishimiye, qui ont déclaré leur intention d’envahir le Rwanda et de changer son gouvernement par la force.
La RDC reproche pour sa part au Rwanda de soutenir le M23 qui tente de stopper le génocide en cours contre la minorité Tutsi et d’obtenir le retour dans leur pays des rescapés qui croupissent dans des camps de réfugiés au Rwanda, en Ouganda et ailleurs dans la région depuis plus de 30 ans.
Mais le Rwanda a toujours rejeté les allégations de soutien au M23. La diplomatie s’active pour éviter que le conflit dans le Nord-Kivu ne s’étende à l’échelle régionale.
Les hostilités armées opposent le M23 (Mouvement du 23 Mars) aux forces coalisées du régime au pouvoir à Kinshasa composées de : l’armée nationale congolaise (FARDC), les génocidaires FDLR, plus de 250 milices anti-Tutsi intégrées dans l’armée appelées “Wazalendo”, plus de 2000 mercenaires européens engagés par la RDC depuis 2022, l’armée burundaise et les Forces de la SADC composées par la Tanzanie, le Malawi et l’Afrique du Sud.
Dans une note datée du 18 février, le Rwanda s’est dit profondément préoccupé par l’indifférence de la communauté internationale devant le renforcement militaire considérable de la RDC.
Dans cette note, le Rwanda accuse la RDC d’avoir lancé des opérations de combat massives au Nord-Kivu qui visent clairement à expulser le M23 et les civils Tutsi congolais vers les pays voisins, travaillant de concert avec les FDLR.
Dans la note susdite, le Rwanda dit clairement qu’il est catégoriquement opposé à toute nouvelle tentative d’externalisation forcée de ce problème sur son territoire.
Les FDLR massacrent les Tutsi, entretiennent et propagent une idéologie de haine anti-Tutsi en RDC après que ses principaux éléments aient participé au génocide de 1994 contre les Tutsi, tuant plus d’un million de personnes au Rwanda.
En fonction de leurs besoins, les régimes congolais successifs ont parrainé la milice génocidaire. En juillet 1994, le Président Mobutu les avait accueillis à bras ouverts et les avait surarmés durant la première guerre du Congo, ex-Zaïre, entre 1996 et 1997.
En 1998, c’est le président Laurent Désiré Kabila qui, après avoir tourné le dos à ses alliés rwandais et ougandais, eut recours à eux et mobilisa plus de 20.000 combattants qu’il intégra dans l’armée nationale.
Aujourd’hui encore, les FDLR sont pleinement intégrées dans les forces armées congolaises (FARDC) comme l’a démontré, à maintes reprises, le groupe d’experts des Nations Unies.
La Mission de l’ONU en RDC “Monusco” collabore ouvertement avec les FARDC(Forces Armées de la RDC) qui ont intégré les forces négatives susmentionnées, y compris le groupe génocidaire FDLR, et qui ont engagé des mercenaires européens en dépit de la Convention de l’OUA du 3 juillet 1977 pour l’élimination du mercenariat en Afrique.
Le Rwanda accuse les forces de l’ONU et de la SADC de se battre aux côtés de l’armée de la RDC et d’autres groupes armés de la coalition, dont les rebelles rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR). (Fin)