Le Président Kagame avec le ministre de l’administration locale, Jean Marie Vianney Gatabazi, lors de la réunion avec les leaders d’opinion de la province de l’Ouest et du Nord à Musanze. Photos/Village Urugwiro.
Le Président rwandais Paul Kagame a mis en garde contre une potentielle troisième vague de coronavirus, compte tenu de la forte progression de l’épidémie, appelant les habitants à respecter les consignes et à se faire vacciner.
Le Président Kagame a évoqué l’augmentation récente de nouveaux cas de COVID-19 dans le pays, avertissant que la complaisance et le laxisme dans l’observation des directives préventives pourraient faire reculer le pays sur ses acquis dans la lutte contre la pandémie.
Le Chef de l’Etat rwandais a tenu ces propos hier à Musanze lors de ses échanges avec plus de 300 leaders d’opinion des districts de Rubavu et Musanze, des maires des provinces du Nord et de l’Ouest et des hommes d’affaires de Musanze et Rubavu opérant à Kigali et dans d’autres districts.
C’est la première fois qu’il parlait du nombre croissant de COVID-19 constatés ces derniers jours. Il faisant allusion à d’éventuelles mesures sévères qui pourraient être prises pour éviter que le pays ne connaisse une troisième vague de contaminations, qui affecte déjà les pays voisins.
«Nous étions sur la bonne voie en tant que pays, en termes de manière dont nous avons géré la pandémie, en suivant ce que la science nous dit. Heureusement, nous avons pu obtenir des vaccins même s’ils n’étaient pas suffisants, mais nous avions réussi à vacciner nos citoyens. Nous recherchons toujours plus de vaccins pour que plus de Rwandais puissent être vaccinés. Mais je vous exhorte à toujours être prêts et à éviter de faire preuve de complaisance ou de rendre les choses simples. Hélas, ce n’est pas le cas. Nous pourrions être obligés de prendre à nouveau des mesures sévères et cela fera reculer notre économie », a déclaré le Président Kagame.
Il a souligné que des signes provenant de toute la région indiquent qu’une troisième vague de virus est en cours, elle a déjà touché certains pays voisins. « Vous avez vu les photos et dans les médias. Nous ne souhaiterions pas que cette troisième vague nous affecte nous ou nos voisins. Nous devons prendre des mesures sérieuses et en temps opportun. Si un jour vous vous réveillez avec de nouvelles mesures, sachez simplement que nous le faisons pour le bien de tous. Nous connaissons l’impact de telles mesures, mais l’impact de ne pas prendre ces mesures serait 10 fois pire que si nous agissions tôt”, a déclaré le Président Kagame.
Les observations du Président Kagame sont intervenues le jour où le pays a enregistré le plus grand nombre de nouveaux cas en une semaine, avec 202 nouveaux cas enregistrés par le Ministère de la Santé et deux décès d’hommes âgés de 65 et 66 ans. Les cas ont considérablement augmenté, passant de 62 lundi à 127 le mardi, 114 le mercredi, 112 le jeudi et 202 le vendredi.
Plus tôt cette semaine, alors qu’il apparaissait à la télévision rwandaise, le Ministre de la Santé, le Dr Daniel Ngamije, a averti que le pic de nouveaux cas était le résultat des personnes défiant les mesures de lutte contre la COVID-19. L’homme d’Etat rwandais a souligné que la réouverture de nombreuses activités a conduit au relâchement dans le respect des mesures barrières sur le terrain.
Le Dr Daniel Ngamije a rappelé à la population la nécessité de respecter strictement les mesures de lutte contre le Coronavirus, comme l’interdiction des rassemblements, les accolades, le lavage des mains, la distanciation physique et le port obligatoire du masque en public.
Selon le dernier bilan officiel, le bilan des contaminations par la Covid-19 au Rwanda est de 27.862 pour 26.341 guérisons, 1.153 malades dont 6 en état critique, et 368 décès. Un total de 389.389 personnes ont été vaccinées depuis que le Rwanda a commencé le programme de vaccination à l’échelle nationale le 5 mars 2021.
Le pourcentage des personnes vaccinées contre le virus était faible. Le Rwanda espère distribuer 3,5 millions de doses d’ici la fin de cette année dans le but d’avoir au moins 60 pour cent de la population vaccinée d’ici 2022. Mais le défi mondial de l’accès aux vaccins continue d’affecter la plupart des pays africains et des économies en développement à travers le monde. (Fin)