Mme Alexia Mukamusoni, présidente de la Coopérative «Ubumwe Mbuye» du Secteur Mbuye, district de Ruhango au Sud du pays.
Par André Gakwaya;
Les cultivateurs du manioc gagnent 3 millions Frw sur 1,5 ha grâce à une bonne utilisation des engrais et de bonnes semences et surtout grâce aux formations dispensées par le Projet CDAIS (Capacity Development Agriculture Innovation Systems) de renforcement des capacités dans l’agroprocessing, et qui est fiancé par l’Union Européenne (UE) à hauteur d’un million d’euros pendant trois ans, selon Mme Alexia Mukamusoni, présidente de la Coopérative « Ubumwe Mbuye » du Secteur Mbuye, District de Ruhango.
«Avant le Projet CDAIS, les 106 membres de notre Coopérative « Ubumwe Mbuye » du Secteur Mbuye, cultivaient du manioc sans un marché organisé. Chaque fermier vendait son manioc soit à l’Industrie de Kinazi ou à des intermédiaires. Mais la FAO et son Projet CDAIS nous ont réunis, renforcé nos connaissances et reliés solidement à l’Industrie de transformation du manioc de Kinazi, aux banques, aux microfinances et aux coopératives, aux vendeurs des intrants et des semences. L’on nous a expliqué et enseigné beaucoup sur le marché. Depuis lors, notre manioc jouit d’une plus grande productivité », a-t-elle indiqué.
Elle a tenu ces propos lors d’un Forum organisé hier et qui regroupait les fermiers bénéficiaires du Projet CDAIS et tous les partenaires impliqués dans les chaînes de valeurs de la production et la transformation du manioc à Kinazi ; la production et la commercialisation du lait dans le District de Burera ; et les utilisateurs de l’eau au niveau des éleveurs et agriculteurs du riz et du maïs dans le marais de Karangazi -Rwamingo, dans les Districts de Gatsibo et Nyagatare.
« Auparaveant, mon manioc à maturité étai vendu à un vil prix de 300 mille Frw alors qu’il était encore dans le champ. Je ne me donnais pas la peine de le récolter. Je n’utilisais pas les intrants. Grâce aux larges connaissances acquises auprès du Projet CDAIS de la FAO, nous avons amélioré nos méthodes de travail, de cultures et de vente du produit. J’arrive facilement à un revenu de trois millions Frw à la récolte du manioc, alors qu’avant je n’encaissais que trois cent mille Frw. Notre coopérative est plus renforcée et plus organisée. Nous tenons une réunion une fois le mois. Nous sommes devenus plus entreprenants et audacieux », confie la présidente de la Coopérative Ubumwe Mbuye, Alexia Mukamusoni.
Cette coopérative a bénéficié de 22 millions Frw comme appui du Gouvernement rwandais. Elle a pu ainsi construire ses locaux. Les travaux arrivent au niveau de la pause de la toiture et des tôles. Les membres ont demandé et obtenu aussi un crédit de 5 millions Frw pour booster la production du manioc.
«Les fermiers savent vivre avec la maladie du manioc et arracher les tiges affectées par la maladie. Grâce à la récolte qui s’est accrue, leur vœu est d’ouvrir d’autres petites industries pour appuyer l’Industrie principale de Kinazi.
« Chaque semaine, nous fournissons 30 tonnes, soit dix tonnes en trois jours. Les coopératives devenues nombreuses approvisionnent en manioc à tout de rôle. Nous savons tenir des cahiers de notes et de comptabilité. Nous ne plongeons plus le manioc dans de l’eau sale, au risque d’être exposé à l’aflatoxine », confie-t-elle.
En guise de vœu, Mukamusoni formule une recommandation importante émanant des membres de sa coopérative :
«Nous sollicitons que le Projet CDAIS puise continuer à nous appuyer et nous accompagner. Nous atteignons un niveau important à consolider. L’appui de l’UE, de la FAO et du Projet CDAIS est essentiel pour que nous puissions consolider les acquis d’une croissance déjà émergente», a-t-elle dit.
Mme Mukamusoni, présidente de la Coopérative « Ubumwe Mbuye » est mère de trois enfants que lui a laissés son défunt mari tué en 1998 par balle par des inconnus en 1998, alors que le Rwanda connaissait encore l’insécurité des infiltrés. Les enfants ont été bien soutenus et n’ont manqué de rien jusqu’aujourd’hui. L’aîné termine son université en Août prochain. (Fin)