Arnaud de Vassey, chef d’équipe de Développement rural au sein de l’UE/Kigali.
By André Gakwaya;
Kigali: Le Projet CDAIS de renforcement des capacités dans l’agroprocessing financé par l’UE (Union Européenne) utilise une même méthodologie axée sur la revitalisation des chaînes de valeur, selon Arnaud de Vassey, chef d’équipe de Développement rural au sein de l’UE/Kigali.
« Le Projet CDAIS (Capacity Development Agriculture Innovation Systems), fiancé par le siège de l’UE Bruxelles est mis en œuvre dans huit pays. Il atteint maintenant sa clôture après trois ans de mise en œuvre. Il s’agit de mettre ensemble les divers acteurs impliqués dans le Projet et de les faire discuter ensemble. Leur montrer l’objectif et l’intérêt communs et comment les atteindre », a-t-il indiqué.
De Vassay a rappelé qu’au Rwanda, l’on a revitalisé les chaînes de valeur qui ne fonctionnaient pas sur trois sites correspondant à trois districts : l’usine de fromage du lait de district de Burera ; l’agriculture du riz sur le bassin versant de Karangazi-Rwangingo dans les districts de Gatsibo et Nyagatare ; et les chaînes de valeur du manioc de l’industrie de transformation de manioc du district de Ruhango.
Il n’y avait plus assez de lait et de qualité pour faire marcher l’usine de lait de Burera. A propos du riz du bassin versant de Rwangingo, les fermiers ont dû s’asseoir, discuter ensemble et trouver eux-mêmes des solutions.
Le transport du lait constituait un problème. Il a fallu créer une coopérative de jeunes pour cette collecte du lait. Comme l’usine n’achetait pas tout le lait et que les formages n’étaient pas vendus, l’on à diversifié la demande et l’on a eu plusieurs acheteurs, même du lait.
Ensuite, l’on a amélioré la qualité de la vache en recourant à une meilleure semence. Les fermiers ont acheté de nouvelles vaches grâce au crédit des banques qui ont apprécié que les chaînes de valeur fonctionnaient bien.
De même pour le riz, le chaînes de valeur ont été revitalisées parce que il y avait une meilleure distribution de l’eau grâce à la restauration de la confiance des utilisateurs.
Arnaud de Vassay indique trois conditions pour la réussite du Projet : D’abord, avoir une méthodologie de travail bien calibrée, efficace, créer la confiance pour se développer. Ensuite, avoir une approche liée au marché. Il faut qu’il y ait un intérêt et des objectifs communs, accéder au marché avec un meilleur revenu pour les familles. Il faut enfin des infrastructures de base en place, d’irrigation, de routes, de centres de collecte du lait. L’on utilise efficacement ce qui existait. L’on reconstruit d’autres infrastructures si c’est nécessaire. On recourt à d’autres projets susceptibles d’apporter un appui.
Ainsi l’utilisation de l’eau pour le riz s’est poursuivie. L’usine de lait de Burera continue de fonctionner aussi. Tandis que la productivité du manioc et son accès au marché font remonter les revenus des fermiers.
Le Projet CDAIS est mis en œuvre dans huit pays qui sont : Angola, Bangladesh, Burkina Faso, Ethiopie, Laos, Guatemala, Honduras et Rwanda.
Une réunion rassemblera les délégués de ces pays la semaine prochaine pendant trois jours au siège de l’UE à Bruxelles pour échanger les meilleures pratiques du Projet CDAIS, et éventuellement sur ce qui peut être envisagé dans la suite.
Le Représentant adjoint de la FAO en charge des Programmes, Dr Otto Muhinda, a souligné que le dialogue est à la base de la résolution des problèmes dans les chaînes de valeur.
« Il faut pointer du doigt ensemble la cause à la base du problème. Ensuite connaître chaque chaîne de valeur : maladie, semence, transport du lait, distribution de l’eau. C’est une façon de transformer l’agri-élevage de façon durable. Il reste à voir comment exploiter cette méthodologie pour d’autres produits comme la banane, etc. En même temps, l’on verra comment trouver une réponse au défi de la jeunesse et de l’emploi, initier une éducation professionnelle tenant des réalités », a-t-il souligné, en rappelant que les fonds alloués au Projet CADAIS ont été bien utilisés.
Pour Mahoni Athanase, président de l’eau dan les districts de Gatsibo et Nyagatare, l’eau est bien utilisée dans les marais de Rwangingo qui s’étale sur plus de 970 ha, et qui est utilisée par plus de cinq mille fermiers. L’on veut échanger sur les modalités de payer l’eau utilisée entre les divers groupes de fermies.