Dr Aminou Arouna de AfricaRice
Le nouveau Projet de Transformation des Systèmes Agro-alimentaires lancé au Rwanda, au Burundi et en RDC, se focalisera sur le bien-être de tous les acteurs : producteurs, vendeurs d’intrants, commerçants, selon Dr Aminou Arouna (A.A.) de AfricaRice. Lire son interview accordée à André Gakwaya de l’Agence Rwandaise d’Information (ARI-RNA) :
ARI- Qui est Dr Aminou Arouna ?
A.A. – Je suis Docteur agroéconomiste. Je suis le chef Programme sur les Politiques, les Systèmes d’Innovation et d’Evaluation d’Impact à AfricaRice. Je suis basé en Côte d’Ivoire. Dans le cadre de l’initiative régionale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, je suis le chef de ce qu’on appelle le groupe de travail no 4.
ARI- Vous venez de lancer un Projet de Transformation des Systèmes Agro-alimentaires pour le Rwanda, le Burundi et la RDC…
A.A. – C’est une réunion de lancement. Et c’est une première parce que c’est un projet du groupe des centres qui sont dans le consortium de CGIAR. Et au niveau de ce groupe-là, nous avons tous les 13 centres de recherche internationaux qui se sont mis ensemble pour faire ce programme régional qui couvre l’Afrique de l’Est et du Centre. En Afrique Centrale, nous avons Rwanda, Burundi et RDC. Ce projet va durer trois ans et nous sommes ici pour faire le lancement pour l’Afrique Centrale.
ARI- Le fonds…
A.A. – Pour cette année, nous avons pu mobiliser un budget de $US 4,3 millions pour les six pays (l’Afrique de l’Est et du Centre). L’année prochaine, nous pensons augmenter la cagnotte à $US15 millions, et l’année suivante de $US 15 millions aussi.
ARI- En quoi consiste le projet concrètement ?
A.A. – C’est un projet pour transformer notre système alimentaire, de production, de consommation, de commercialisation, de gestion de l’eau, de la terre, parce que tout cela est lié. Nous pensons qu’en travaillant là-dessus, nous allons atteindre les ODD.
ARI- Le focus du projet….
A.A. – Nous allons focaliser sur le bien-être de tous les acteurs : producteurs, vendeurs d’intrants, commerçants. Nous avons 5 groupes de travail :
Groupe 1 : intensification et diversification de la production agricole ;
Groupe 2 : digitalisation de l’agriculture ;
Groupe 3 : le développement du terroir ;
Groupe 4 : La création d’entreprises par les jeunes et les femmes ;
Groupe 5 : La mise à échelle.
ARI- Et le partage du budget entre pays ?
A.A. – C’est un projet de recherche et de développement. Ce n’est pas un projet de subvention. Pour dire on prend l’argent, on l’emmène dans un pays. Si on peut développer une innovation au Rwanda, ça peut bénéficier à la population des autres pays. Ce n’est pas un partage équitable de budget, un partage équitable des profits que le budget va générer. Si nous ciblons 30.000 jeunes, ce sera 5.000 dans chacun des six pays qui seront les bénéficiaires.
ARI- Le message au public des pays bénéficiaires du Projet :
A.A. – C’est pour la première fois que les centres de recherche internationaux viennent. Si c’était un autre moment, j’aurai pu vous parlez du riz, maïs, haricot, mais cette fois-ci, nous parlons des systèmes alimentaires. On sait que personne ne mange aucune culture seule. Le message est que nous venons ensemble, nous venons forts au niveau de la recherche. Nous demandons le soutien de tous les acteurs, y compris les politiques, pour aller dans le même sens.
ARI- AfricaRice a aidé RAB. Où est-ce que vous en êtes ?
A.A. – L’appui continue. AfricaRice, nous sommes une organisation des pays membres. Et le Rwanda est un pays membre à part entière. Et donc, nous travaillons avec RAB pour donner des semences, des formations et des appuis dans tous les domaines.
ARI- La production du riz augmente ?
A.A. – La production du riz augmente. Il y a des recherches qui sont réalisées et les résultats sont là. Et la consommation du riz augmente plus vite qu’on aurait espéré.
ARI- En termes de chiffres…
La production augmente en Afrique autour de 4 % par an et la consommation est autour de 6 %.
ARI- On n’a plus besoin d’importer le riz ?
A.A. – On a besoin parce que ce que nous consommons. Notre demande dépasse notre augmentation de production. C’est pour cela que nous devons continuer à travailler. Nous sommes en train de développer un programme avec les Japonais qui est de permettre une autosuffisance en riz dans nos différents pays. (Fin)