Le Projet « Kwihaza » doté de 15,5 millions d’euros (18 milliards Frw) et financé par l’UE et le Luxembourg boostera l’aquaculture et l’horticulture par la transformation des systèmes alimentaires durables, se le ministre de l’Agriculture Ildephonse Musafiri.
« Le projet durera quatre ans et il a été doté d’un fond important au regard des réalisations qu’il est appelé à accomplir. Une grande partie des fonds sera consacrée à l’aquaculture. Le problème est que nous importons une grande partie de poissons. On s’attend à ce que ce projet nous pousse à atteindre notre autosuffisance en poissons suffisants produits au Rwanda et à un prix abordable à tel point qu’on ait les protéines nécessaires dont on aura besoin pour lutter contre la malnutrition. Ainsi l’on n’aura plus besoin d’importer du poisson de la Chine, de l’Ouganda et d’ailleurs, car on pratiquera l’aquaculture à divers niveaux, et notre marché sera servi. On aura une quantité à consommer et une autre à transformer », a-t-il indiqué.
Le Ministre Musafiri a tenu ces propos lors du lancement du Projet « Kwihaza » en présence des Invités d’honneur qui ont pris la parole, notamment l’Ambassadeur de l’UE et de la Belgique, respectivement Belen Calvo Uyarra et Bert Versmessen.
Le Ministre Musafiri a informé que les connaissances des jeunes impliqués dans l’aquaculture seront rehaussées et qu’ils sauront comment élever et nourrir le poisson depuis le jeune âge.
L’on soutiendra aussi ceux qui prestent dans les petites industries du poisson et qui sauront comment transformer les aliments pour nourrir le poisson, et comment améliorer la chaîne de valeur du secteur.
Le Projet résoudra les problèmes de financement et de professionnalisation pour les acteurs impliqués. On s’attend à ce qu’en quatre ans, le poisson aura augmenté, ainsi que les connaissances et la nutrition dans les domaines. Le prix du poisson sera réduit. D’où l’appellation « Kwihaza » ou autosuffisance alimentaire.
Le Projet lancé appuiera aussi les acteurs impliqués dans la chaîne de valeur en horticulture. Ces acteurs sauront comment aménager le champ, comment emballer les produits et comment les exporter. Le secteur horticole se transformera rapidement.
« Bref nous ferons une bonne gestion de nos lacs avec l’appui du projet. On a des poissons dans les cages dans certains lacs. Mais partout la récolte du poisson est minable, et cela est frustrant. Il est temps que le pays s’implique dans une aquaculture produite au niveau des lacs et rivières. C’est ici que le prix du poisson sera abordable. La production habituelle du Rwanda était de 44 mille tonnes l’année passée. On projette qu’elle atteindra 107 mille tonnes l’an prochain. Et qu’on sera autosuffisant à la fin du projet. Il faut pour cela investir dans l’aquaculture, appuyer financièrement les acteurs impliqués en soutenant leur projet pour une intervention de 50 % et en leur octroyant du matériel et des formations, ainsi qu’un suivi d’encadrement », a promis le Ministre en charge du MINAGRI.
Pour Dirk Deprez, Directeur de l’Agence belge de développement, Enabel, chargé de la mise en œuvre du Projet en partenariat avec le MINAGRI, les divers partenaires prendront les devants dans la transformation de l’agri-élevage au Rwanda.
« Ils faciliteront le renforcement du secteur. Il faut introduire des approches pour construire ensemble le projet, renforcer les capacités, faciliter l’accès au financement, connecter la production au marché, améliorer le coaching, impliquer le Secteur Privé, travailler avec les acteurs qui ont investi dans la chaîne de valeur du secteur », a-t-il relevé.