Le Ministre Sabin Nsanzimana et les participants au Forum sur le paludisme durant Car Free Day Sport
Le Rwanda a mis en place des stratégies qui ont été mises en œuvre et qui ont réduit en cinq ans à 92% les infections et les décès dus au paludisme, selon le Ministre de la Santé, Dr Sabin Nsanzimana.
«Beaucoup de pays ont fait la demande d’abriter la Conférence Mondiale de Lutte contre la Malaria qui se tient au Rwanda du 21 au 26 Avril 2024, et qui accueillera plus de 1400 participants issus d’horizons et de pays divers. Le Rwanda a été ciblé pour abriter ce Forum parce qu’il a rempli des critères de sélection qui confirment la qualité des efforts engagés dans la lutte contre le paludisme. Le Rwanda sert ici de référence dans cette lutte, car il a mis en place des stratégies qui ont réduit à 92% en 5 ans les infections du paludisme, ainsi que les décès consécutifs à cette maladie. Aucun autre pays parmi les autres pays candidats pour abriter ce Forum n’a atteint cette performance », a-t-il indiqué.
L’autre performance relevée par le Ministre Nsanzimana est qu’une équipe de jeunes rwandais utilisant la technologie des drones ont pu réduire à 80 % pendant trois mois les zones insalubres infestées de moustiques dans le district de Gasabo.
« D’autres pays, notamment de l’Ouest de l’Afrique, ont sollicité que ces experts rwandais viennent chez eux pour combattre le paludisme en exploitant la technologie des drones. Ces jeunes sont maintenant à pied d’œuvre dans les pays demandeurs et ils forment d’autres citoyens de ces pays à assainir des zones insalubres propices aux moustiques. C’est une expérience que le Rwanda partagera aussi avec les participants au présent Forum mondial de Kigali », a poursuivi le Ministre rwandais de la Santé.
Le public sportif
« Le Ministre Nsanzimana a tenu ces propos au terme du Sport dominical habituel qui a lieu deux fois par mois (Car Free Day Sport) et auquel ont participé des invités à la Conférence internationale de Kigali sur la lutte contre la malaria.
« Actuellement, la population rwandaise qui attrape la malaria est estimée à entre 500 mille et 600 mille personnes par an, alors qu’il y a cinq ans, ce chiffre variait entre 5 millions et 6 millions de patients par an. Tandis que les décès dus au paludisme se chiffraient à plus de 500 cas. Aujourd’hui, les cas de décès ont été ramenés à entre 30 et 40 personnes par an. C’est un signe évident que nous sommes dans un bon processus pour éliminer la malaria », a encore relevé Dr Nsanzimana.
On doit noter que trois à quatre districts du pays détiennent plus de 80 % de cas de paludisme au niveau national. Ces districts et d’autres comme la Maire de la Ville de Kigali (MVK) sont exhortés à renforcer la lutte contre la malaria, en assainissant les endroits insalubres comme les rigoles, les marres, les jardins, et le pourtour des habitations. La culture de l’hygiène et de l’assainissement a été en effet à la base du processus de réduction de la malaria dans le pays.
Le Ministre Nsanzimana a pris soin de rappeler que le Rwanda apprendra aussi des expériences appréciables qu’apportent les autres participants à la rencontre.
« Le Rwanda a besoin de s’enrichir de l’apport d’ailleurs, surtout que les moustiques répandent une maladie sans frontières. La lutte contre la malaria exige une collaboration avec les pays voisins du Rwanda, notamment au Sud. Nos efforts dans les districts du Sud comme Gisagara portent des fruits en peu de temps. Car, dans la suite, les gens deviennent malades suite aux voyages des moustiques venus du Burundi voisin, pays où l’on ne combat la malaria avec la même efficacité qu’au Rwanda. Un pays ne peut pas lutter seul contre la malaria. Il faut une collaboration avec d’autres pays au même rythme de lutte. C’est un défi à relever ensemble avec des voisins pour protéger l’ensemble des populations des deux frontières », a encore confié le Ministre Nsanzinama.
Un autre aspect à noter est que les moustiques changent maintenant de comportement. Ils commencent à piquer les gens tôt, vers 18 h. Bien plus, ils sont devenus résistants aux médicaments. L’on envisage d’apprêter des produits qu’on met sur le corps de ceux qui travaillent la nuit comme les agents de sécurité, les médecins et les autres, afin d’éloigner d’eux des moustiques. Ces produits mis sur le corps dégagent des odeurs qui chassent et éloignent les moustiques.
Les participants échangeront aussi sur les médicaments à jour contre le paludisme, ainsi que sur les vaccins, dont certains sont déjà en utilisation. (Fin)