Pour faire face à la flambée mondiale des prix, le gouvernement a décidé d’augmenter la subvention au prix du carburant à la pompe pour protéger les consommateurs rwandais contre la hausse du coût de la vie. Les prix des carburants repartent à la hausse depuis le mois de janvier et ont retrouvé aujourd’hui leur niveau d’avant la crise de coronavirus.
Selon la dernière annonce de l’Office rwandais de régulation des services d’utilité publique (RURA, Rwanda Utilities and Regulatory Authority), les prix du diesel resteront inchangés à 1054 Frw le litre tandis que les prix de l’essence passeront de 1.088 Frw à 1.143 Frw le litre.
Les nouveaux tarifs prennent effet du 16 octobre 2021 au 14 décembre. Sans la subvention de l’Etat, les prix du diesel et de l’essence auraient augmenté de 110 Frw et 80 Frw respectivement, pour atteindre environ 1.134 Frw et 1.198 Frw.
Cette subvention à la consommation du carburant est faite pour soutenir les ménages les plus pauvres et éviter l’augmentation des prix à la pompe dans le pays. Cela aurait entraîné une augmentation conséquente du coût de la vie, notamment du fait de l’impact sur le transport des biens et des services.
Le Ministre de l’Infrastructure Claver Gatete a déclaré que la décision d’intervenir pour empêcher une hausse des prix tenait compte du type de carburant utilisé par les transporteurs publics et les camions ainsi que l’effet sur le coût de la vie. « Nous savons que 70 % de tout le carburant consommé est du diesel. C’est ce qui est utilisé par les autobus publics, les camions transportant des produits à travers le pays ainsi que les équipements de construction. Pour cette raison, le gouvernement a décidé de subventionner 80 Frw pour éviter d’augmenter le coût de la vie », a-t-il déclaré.
L’homme d’Etat rwandais a ajouté que pour l’essence, qui représente 30 % du carburant consommé, le gouvernement assumera la moitié de l’augmentation. Le gouvernement subventionne le coût en renonçant à certaines des taxes ou en baissant la fiscalité sur les produits pétroliers, ce qui fait baisser les prix à la pompe.
L’intervention par le biais de subventions a été introduite en mai de cette année avec la remontée progressive du cours du baril après son effondrement en 2020 causé par une demande réduite en raison des blocages et des restrictions de voyage liés au coronavirus. Alors que les économies du monde entier se relance et avec la levée des blocages et restriction de voyage, la demande de produits pétroliers a augmenté, ce qui a entraîné une hausse des prix.
Pourquoi cette nouvelle hausse ?
Parce que le prix du baril de pétrole a flambé.En effet, en 2020, avec la baisse importante de la demande, et donc des prix, les pays de l’OPEP (Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole) avaient décidé de produire moins de pétrole. La baisse de la production et le regain de la demande ont entraîné cette nouvelle hausse des prix.
Cette situation va-t-elle durer ?
Parmi les pays de l’OPEP, deux politiques s’affrontent : la Russie, 2e producteur mondial (derrière les États-Unis), souhaite relancer la production tandis que l’Arabie Saoudite, 3e producteur mondial, voudrait profiter plus longtemps de cette hausse des prix. Les pays producteurs de pétrole doivent donc se réunir pour décider de quel côté faire pencher la balance ce qui fera augmenter ou baisser les prix à la pompe. (Fin)