Alain Mukuralinda, porte-parole adjoint du gouvernement rwandais
Le porte-parole adjoint du gouvernement rwandais, Alain Mukuralinda, a déclaré que l’optimisme se situe à 60% quant à la normalisation des relations bilatérales entre le Rwanda et l’Ouganda.
Il a fait la révélation lors d’une émission diffusée par les médias publics le dimanche 23 janvier 2022. « Par exemple, les deux ambassades sont ouvertes. Des responsables à tous les niveaux ont engagé des discussions. Il y a eu des discussions, des transmissions de messages par l’intermédiaire d’émissaires des deux pays, dont certains n’ont pas été divulgués au public », a déclaré Mukuralinda.
Mukuralinda a également fait allusion aux accords de Luanda signés en 2019 et aux efforts récents où l’Envoyée spéciale du président ougandais Adonia Ayebare et le lieutenant-général Muhoozi Kainerugaba ont été dépêchés au Rwanda. Fils du président ougandais Yoweri Museveni, le lieutenant-général Muhoozi Kainerugaba est le principal conseiller à la présidence chargé des opérations spéciales et commandant de l’armée de terre ougandaise.
Malgré le retard à trouver un terrain d’entente, Mukuralinda a révélé que le plus important est de poursuivre les discussions pour répondre aux préoccupations soulevées. «Le fait que le président ougandais ait décidé d’envoyer son fils Muhoozi Kainerugaba auprès de son homologue rwandais est une preuve que l’espoir pour des relations normalisées est fondé. Cependant, il faut garder à l’esprit que l’optimisme n’est pas enraciné dans les récentes visites. Les autres visites se sont déroulées dans le même contexte », a-t-il ajouté.
Lors de leur rencontre au palais présidentiel à Kigali, le Président rwandais Paul Kagame et le lieutenant-général Muhoozi Kainerugaba ont eu “des discussions cordiales, productives et tournées vers l’avenir sur les préoccupations du Rwanda et les mesures pratiques nécessaires pour restaurer les relations entre le Rwanda et l’Ouganda”, a affirmé la présidence rwandaise dans un tweet à l’issue de cette visite.
Alain Mukuralinda a déclaré qu’il était temps de tout mettre en œuvre pour ramener la situation à la normale après des discussions, des accords signés, la transmission de messages par le biais d’envoyés. «Je peux dire que nous avons atteint au moins 60 % de progrès positifs. Je suis convaincu que la mise en œuvre des résolutions prises à un tel niveau ne peut être retardée », a-t-il déclaré.
“Il y a de l’optimisme mais les gens doivent comprendre que ce n’est pas quelque chose à faire en deux ou trois jours car les problèmes existants sont sérieux. Transformons les mots en actions. Si nous rappelons que des Rwandais sont torturés en Ouganda, que l’Ouganda abrite des dissidents rwandais; il reste à déterminer quelles sont les actions nécessaires pour mettre fin à cette situation », a dit le porte-parole adjoint du gouvernement rwandais.
Après son arrivée en Ouganda, le lieutenant-général Muhoozi a insisté sur la nécessité de régler rapidement les petits problèmes existants. «Je suis en vie depuis assez longtemps pour savoir que l’Ouganda et le Rwanda ne font qu’un ! En exil dans les années 1980, ma famille et moi étions aussi appelés «Rwandais». Seuls les ennemis combattraient notre unité. Réglons ces petits problèmes rapidement et avançons ensemble comme toujours ! », a dit le fils du Président ougandais via tweeter.
La récente visite du lieutenant-général Muhoozi a été considérée comme un grand pas en avant pour résoudre les différends entre les deux pays qui sont liés en grande partie aux questions sécuritaires.
Le Rwanda accuse l’Ouganda d’enlever et de torturer ses ressortissants, et de soutenir des rebelles cherchant à renverser le Président Kagame. Le Rwanda a fermé brusquement en février 2019 sa frontière avec l’Ouganda, coupant une importante route commerciale terrestre.
Des pourparlers entre Les Présidents Kagame et Museveni avaient été organisés en Angola sous l’égide des chefs d’Etat angolais Joao Lourenço et congolais Félix Tshisekedi. La quatrième et dernière rencontre en date s’est déroulée en février 2020 à Gatuna, ville frontalière rwandaise. Aucune réunion ne s’est tenue depuis, notamment en raison de la pandémie de Covid-19. (Fin)