
Le chef de la diplomatie rwandaise, Olivier Nduhungirehe (photo), fustige les ministres des Affaires étrangères du G7 qui accusent le Rwanda de soutenir les rebelles congolais du M23 en faisant l’impasse sur ses préoccupations sécuritaires.
Les ministres des Affaires étrangères du Canada, de la France, de l’Allemagne, de l’Italie, du Japon, du Royaume-Uni et des États-Unis d’Amérique, ainsi que la haute représentante de l’Union européenne, se sont réunis dans Charlevoix (Québec-Canada) du 12 au 14 mars 2025.
Le ministre Olivier Nduhungirehe affirme que leur déclaration commune contient des “formules recyclées” transmises d’une capitale occidentale à une autre “qui minimisent le soutien du gouvernement de la RDC à la milice génocidaire des FDLR” et “qui négligent les préoccupations sécuritaires du Rwanda”.
Leur déclaration finale passe sous silence la menace tant pour le Rwanda que pour les communautés Tutsi congolaises que représentent les milices génocidaires des FDLR qui combattent dans les rangs de l’armée congolaise contre le M23.
Fondés par les responsables du génocide des Tutsi du Rwanda en 1994, les FDLR cherchent à reconquérir le pouvoir au Rwanda au départ de la RDC qui les hébergent et à parachever le génocide.
Les génocidaires FDLR entretiennent une idéologie de haine et de génocide contre les Tutsi en RDC après qu’ils aient exterminé plus d’un million de Tutsi au Rwanda en 1994.
Le Ministre Olivier Nduhungirehe déplore aussi le fait que les ministres du G7 cautionnent le déploiement aux frontières rwandaises de mercenaires européens recrutés par la RDC en violation des conventions internationales et “ignorent la persécution continue des Tutsis congolais dans l’est de la RDC.”
Le patron de la diplomatie rwandaise a poursuivi en disant que les pays occidentaux se contentent de “formuler un soutien de façade au processus de paix mené par l’Afrique”, en l’occurrence par la Communauté de l’Afrique de l’Est(EAC) et la Communauté de développement de l’Afrique australe(SADC).
L’homme d’Etat rwandais réaffirme par ailleurs la volonté de son pays de continuer de “soutenir le processus de paix en cours entre l’EAC et la SADC pour une solution durable au conflit dans l’est de la RDC, sans tenir compte de ces déclarations à motivation politique et/ou économique provenant de l’étranger.”
Cette réaction publiée sur le réseau social X intervient dans un contexte de forte dégradation de la situation sécuritaire à l’Est du pays, où les rebelles du M23 ont pris le contrôle de Goma et Bukavu, et progressent dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu.
Le M23 est au cœur des tensions entre le Rwanda et la RDC. Cette dernière accuse le Rwanda de soutenir ce groupe armé qui se positionne comme le bouclier des membres de la minorité tutsi qui sont pris pour cible depuis trois décennies, y compris dans le cadre de la campagne en cours contre le M23.
Pour sa part, Kigali accuse Kinshasa de soutenir le groupe génocidaire FDLR qui menace la sécurité du Rwanda et se livre à des violences génocidaires contre les Tutsi en RDC.
Le Rwanda et la RDC nient soutenir le M23 et les FDLR respectivement. (Fin)