Le Président de la Commission de l’Union Africaine (UA), Moussa Faki Mahamat estime que le Rwanda offre un modèle universel pour se relever des profondeurs des affres qu’un pays a connues suite au génocide, comme c’est le cas du Rwanda qui amorcé un chemin de la réconciliation grâce à la justice, la sagesse africaine et la volonté des dirigeants.
« Il faut se souvenir du chemin parcouru par le Rwanda depuis trente ans. Pourquoi ne pas s’incliner devant le génie du peuple rwandais qui a pu se projeter dans le futur après l’horrible génocide qui a emporté plus d’un million de victimes ? Il faut se souvenir du plus jamais ça, et garder un serment de fidélité aux valeurs d’humanité qui ressoudent les femmes et les hommes. Ayons le courage de reconnaître la perpétration du génocide au Rwanda à cause d’une idéologie de la haine ethniciste et de l’exclusion de l’autre. Et c’est pour cela que j’ai pris la décision de nommer un envoyé spécial sur les crimes de génocide au sein de l’UA et qui est Adama Dieng, ex procureur au sein du Tribunal Pénal International pour le Rwanda (TPIR) à Arusha », a-t-il indiqué.
Le Président de l’UA Moussa Faki Mahamat a tenu ces propos à Kigali lors de la 30eme commémoration du Génocide des Tutsi du Rwanda. Il a déploré que suite à des discours de haine, d’ethnicisme, l’horreur se soit abattue sur le Rwanda et ait emporté plus d’un million de vies en trois mois, décimées dans d’horribles conditions.
« Nous sommes toujours interloqués par la déraison. Par quel mobile commet-on ce genre de crimes abominables ? Il faut se souvenir pour ne pas oublier. Il faut se rappeler de la bestialité ancrée au fond de l’homme », a-t-il poursuivi.
Durant la cérémonie, une dame alors âgée de onze ans pendant le génocide a livré un témoignage émouvant du calvaire subi par les Tutsi de Nyange, district de Ngororero à l’Ouest du Rwanda. Une partie de sa famille a été exterminée. Une église de Nyange où des Tutsi avaient trouvé refuge a été détruite sur ordre du curé Seromba. Les combattants du FPR ont pu stopper le génocide. Puis la reconstruction et la réconciliation ont été amorcées. Ayinkamiye a pu étudier et se marier. Elle a cinq enfants. Elle s’est reconstruite aussi. Mais elle ne doit pas oublier le génocide qui a décimé les siens. « Twibuke twiyubaka = Commémorons en nous reconstruisant comme le prône le thème de cette année. (Fin)