Ces 24 et 25 novembre 2020, le Dr Vincent Biruta qui dirige la diplomatie rwandaise participe à la 37ème session de la Conférence Ministérielle de la Francophonie(CMF).
Le Ministre rwandais des Affaires Etrangères Vincent Biruta a salué la vitalité de l’Organisation Internationale de la Francophonie qui, sous l’impulsion de la Secrétaire Générale Louise Mushikiwabo, a su se mobiliser afin de répondre aux défis posés par la crise sanitaire de COVID19.
Ci-dessous l’intégralité de son intervention.
• Monsieur le Président de la Conférence ministérielle
• Son Excellence Madame Louise Mushikiwabo, Secrétaire Générale de la Francophonie
• Mesdames et messieurs les Ministres
• Chers collègues ;
C’est pour moi un honneur de m’adresser à vous, à l’occasion de la 37ème session de la conférence ministérielle de la Francophonie, qui revêt, à bien des égards, une signification particulière.
En effet, alors que cette année 2020 marque le cinquantenaire de notre organisation, la pandémie du COVID-19 a montré à quel point les institutions multilatérales sont cruciales pour notre santé, notre prospérité et notre sécurité collective.
Dans ce contexte, le rapport présenté par la Secrétaire Générale étayant les décisions prises lors des quatre sessions du Conseil Permanent de la Francophonie, tenues au cours de l’année 2020, témoigne de la vitalité de notre institution, qui a su se mobiliser, afin de répondre de manière innovante aux défis posés par la crise sanitaire.
Mesdames et messieurs les Ministres,
Alors que la crise sanitaire et ses conséquences socio-économiques accroissent les inégalités, aujourd’hui, plus que jamais, notre organisation doit ancrer la solidarité au cœur de son action politique, notamment en faveur des plus démunis. C’est pourquoi je tiens à saluer la création du Fonds de solidarité « La Francophonie avec elles », qui apporte un message d’espoir aux femmes et filles de l’espace francophone, qui sont malheureusement les premières victimes de cette crise.
A cet égard, la diversité culturelle, au même titre que la solidarité, fait partie du socle de valeurs que doit incarner et promouvoir la Francophonie, afin que la voix francophone puisse être portée dans les enceintes multilatérales, et garantisse l’expression de la diversité des idées et des cultures, dans la construction du monde post-Covid. C’est donc avec vigueur, que le Rwanda soutient le projet de résolution sur « le Vivre ensemble pendant la pandémie de Covid-19 et dans le monde post-Covid ».
De plus, permettez-moi de rajouter que le « 7ème document de suivi du Vade-mecum relatif à l’usage de la langue française dans les organisations internationales », nous rappelle notre responsabilité collective, quant à la promotion et la sauvegarde du multilinguisme dans les enceintes multilatérales.
Je tiens donc à saluer et appuyer le dynamisme affiché par la Secrétaire Générale face à cet enjeu crucial, notamment à travers la mise en place du « dispositif de veille, d’alerte et d’action en faveur de la langue française et du multilinguisme dans les organisations internationales ».
Mesdames et messieurs les Ministres,
50 ans après la création de notre organisation, force est de constater que le monde dans lequel nous évoluons a connu de profondes mutations, faisant place à de nouveaux enjeux.
Dans ce cadre, les enjeux environnementaux et numériques représentent des opportunités d’avenir, et nécessite une adaptation de notre organisation afin de mieux répondre aux attentes des 300 millions de citoyens de l’espace francophone, et en particulier de la jeunesse.
C’est pourquoi, le Rwanda s’inscrit pleinement dans la ligne d’action adoptée par l’OIF, priorisant l’éducation, mais aussi l’innovation économique, comme vecteurs permettant à cette jeunesse d’exprimer pleinement son potentiel. Je tiens par ailleurs à saluer le « projet de mobilité des enseignants » mise en place par l’OIF, et dont bénéficient, depuis Septembre 2020, des écoles primaires et secondaires du Rwanda.
Cette vision résonne d’autant plus qu’elle constitue le meilleur rempart aux idéologies extrémistes et leurs manifestations violentes, qui fragilisent certaines régions de notre espace francophone. A ce titre, la déclaration de Bamako sur la démocratie, qui fête cette année son 20ème anniversaire, nous offre un cadre d’action, toujours aussi pertinent, en matière de paix, sécurité et gouvernance dans l’espace francophone.
Mesdames et messieurs les Ministres,
Permettez-moi de conclure, en rendant un vibrant hommage à M. Bouramah Ali Harouna, Secrétaire général de la Conférence des ministres de la Jeunesse et des Sports de la Francophonie (Conféjes), décédé le 3 août 2020.
Nous espérons que son action au sein de la CONFEJES et son dévouement au service des jeunes générations, perdurera comme un héritage unique et précieux.
Je vous remercie.
Il faut noter que la 37e session de la Conférence Ministérielle de la Francophonie(CMF) s’est tenue en visioconférence depuis le siège de l’Organisation à Paris, sous la présidence d’Othman Jerandi, Ministre des Affaires Étrangères de Tunisie.
La CMF fait partie des trois instances consacrées par la Charte de la Francophonie (article 2) avec le Sommet et le Conseil permanent de la Francophonie (CPF). La CMF assure la continuité politique du Sommet de la Francophonie.
La CMF adopte notamment le budget et les rapports financiers de l’OIF (Organisation Internationale de la Francophonie), et décide de la répartition du Fonds multilatéral unique, l’outil financier interne par lequel la Francophonie finance ses programmes de coopération.
La CMF se prononce également sur les grands axes de l’action multilatérale francophone et peut ainsi adopter des résolutions sur toute question d’actualité internationale ou concernant plus spécifiquement l’espace francophone. (Fin)