Célestin Munyaburanga
Le Parquet Général du Rwanda a renouvelé son appel aux autorités australiennes pour qu’elles extradent les fugitifs du génocide à la suite d’une enquête menée par le Guardian Australia et ABC Four Corners, qui ont investigué sur deux hommes accusés d’avoir joué un rôle dans le Génocide perpétré contre les Tutsis en 1994, et qui tué plus d’un million de personnes.
Les deux hommes ont été identifiés comme étant Froduald Rukeshangabo et Célestin Munyaburanga, le premier vivant dans la banlieue de Brisbane, où il travaille comme instructeur d’auto-école, selon l’enquête conjointe des deux médias.
“Munyaburanga a sa famille dans la même ville – même s’il n’est pas clair s’il se trouve dans le pays et s’il comprend qu’il pourrait vivre sous un nom différent”, indique le rapport d’enquête.
Après un procès par contumace en Mai 2005, un tribunal Gacaca de Busasamana, dans le district de Nyanza, a condamné Munyaburanga, ancien directeur d’une école locale, à la prison à vie pour avoir joué un rôle dans le meurtre d’au moins 20 civils tutsis à un barrage routier à Hanika en 2005, dans la région de Nyanza.
Pendant ce temps, Rukeshangabo, ancien inspecteur scolaire à Kibungo (aujourd’hui district de Ngoma), a été condamné par contumace en novembre 2007 par un tribunal Gacaca du Rwanda.
L’homme de 68 ans est accusé d’avoir participé à des attaques qui ont tué au moins 10 civils tutsis, selon les archives Gacaca consultées par l’équipe Guardian/Four Corners.
Rukeshangabo, condamné à 30 ans de prison, vit en Australie depuis au moins 2009. Il est devenu citoyen australien en 2014.
« L’Australie a un devoir international. Nous invitons la police australienne et le parquet à venir au Rwanda, car c’est là que se trouve la scène du crime ; c’est là que seront trouvés les témoins », a déclaré John Bosco Siboyintore, Procureur qui dirige l’Unité de recherche des fugitifs du Génocide du Parquet Général, dans une interview accordée à Four Corners.
« Il s’agit d’une question de nature internationale ; c’est un génocide », a-t-il déclaré. « Nous ne négligerons aucun effort jusqu’à ce que justice soit rendue. »
Il a indiqué que l’Australie avait « le devoir international de poursuivre ou d’extrader » Munyaburanga et Rukeshangabo.
Siboyintore a rappelé que le parquet rwandais avait envoyé aux autorités australiennes un acte d’accusation et un mandat d’arrêt contre Rukeshangabo.
Four Corners a confirmé que l’acte d’accusation de Rukeshangabo avait été reçu par le gouvernement australien en janvier. (Fin)