embarquement du corps du 2ème militaire congolais tué en novembre 2022 à la frontière avec le Rwanda: Photo d’archives
Le militaire congolais abattu mardi 16 janvier par l’armée rwandaise qui en a capturé deux autres se retrouvaient par “inadvertance” du côté de la frontière séparant les deux pays, ont annoncé les FARDC (Forces Armées de la RDC) dans un communiqué.
“Trois militaires des Forces armées de la République démocratique du Congo en patrouille le long de la frontière commune RDC-Rwanda se sont retrouvés par mégarde ce mardi 16 janvier 2024 aux environs de 10 heures, sur le territoire rwandais. L’un d’eux a été abattu et les deux autres capturés par les Forces de défense du Rwanda”, a indiqué le communiqué signé par le général-major Sylvain Ekenge, porte-parole des FARDC.
L’armée congolaise déplore le fait qu’au lieu de s’adresser au “Mécanisme conjoint de vérification”, l’armée rwandaise soit allée jusqu’à abattre un militaire congolais, d’autant plus que “cette situation des militaires congolais ou rwandais égarés et appréhendés sur le territoire rwandais ou congolais est fréquente”, ajoutant que “chaque fois, le Mécanisme Conjoint de Vérification a toujours été mis à contribution pour leur rapatriement”.
Selon le communiqué, il s’agit “du soldat de 2ème classe Assumani Mupenda, du soldat de 2ème classe Anyassaka Nkoy Lucien (militaire abattu) et du soldat de 2ème classe Bokuli Lote”.
Toutefois, l’armée congolaise a saisi le Mécanisme précité “pour le rapatriement du militaire tué et des capturés”.
L’armée rwandaise avait affirmé plus tôt dans la journée de mardi que le militaire tué avait violé le territoire rwandais et tiré sur ses éléments en patrouille, que le soldat tué était accompagné par deux autres militaires qui ont été arrêtés. Et que tous les trois soldats congolais avaient en leur possession “un fusil AK-47, quatre chargeurs de 105 cartouches, un gilet de protection et des sachets de cannabis”.
Du côté rwandais, aucune perte ou blessure parmi les soldats n’a été signalée lors de cet affrontement.
Cet incident n’est pas un cas isolé. L’élément de l’armée congolaise tué par l’armée rwandaise ce mardi est le quatrième militaire congolais à être abattu par les forces rwandaises depuis mi-juin 2022.
Dans les trois cas précédents, les autorités rwandaises avaient aussi expliqué que les militaires tués avaient franchi la frontière et commencé à tirer sur les tours de garde de l’armée rwandaise, ses militaires, les agents de l’immigration et des civils.
Depuis la résurgence du M23, Kigali et Kinshasa ne cessent de s’accuser mutuellement de provocation et de sabotage.
L’ancienne rébellion du M23 qui a repris les armes fin 2021 reprochent au gouvernement congolais de n’avoir pas respecté ses engagements sur la réinsertion de ses combattants bénéficie du soutien du Rwanda, selon les autorités congolaises.
Le Rwanda nie ces allégations et reproche aux dirigeants congolais de collaborer avec les génocidaires rwandais FDLR en leur fournissant des uniformes, armes et munitions dans le but de “déstabiliser son territoire”.(Fin)