Le Sommet mondial sur l’IA en Afrique s’est ouvert au Rwanda avec des engagements ambitieux

Le Président Kagame s’adresse aux participants

La capitale du Rwanda, Kigali, est devenue le centre des discussions sur l’intelligence artificielle (IA) à l’occasion du premier Sommet mondial de l’IA en Afrique, qui a réuni plus de mille six cent dirigeants, innovateurs et décideurs politiques pour explorer comment l’IA peut libérer le potentiel du continent.

Le Sommet se tient les 3 et 4 Mars et a pour thème « L’IA et le dividende démographique de l’Afrique : Réinventer les opportunités économiques pour la main-d’œuvre africaine ». C’est un forum qui ouvre la voie à des discussions transformatrices sur le rôle de la technologie dans l’avenir de l’Afrique.

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En ouvrant le Sommet, le Président Paul Kagame a appelé le continent africain à exploiter sa créativité et son innovation pour tirer collectivement profit de l’IA. Il a souligné que l’Afrique ne peut se permettre d’être à la traîne dans cette révolution technologique.

Kagame a souligné que si l’IA révolutionne le monde, ses avantages sont souvent éclipsés par la concurrence géopolitique et concentrés dans quelques pays.

« L’Afrique ne peut se permettre d’être à la traîne et de devoir à nouveau rattraper son retard. Nous devons nous adapter, coopérer et être compétitifs. C’est dans notre intérêt », a-t-il déclaré.

Vue des participants

 Il a rappelé l’immense potentiel d’innovation et de créativité de l’Afrique, qui peut être amplifié par l’IA, à condition d’investir dans des domaines clés. 

Kagame a défini trois priorités : la construction d’infrastructures numériques avec un accès Internet haut débit fiable, le développement d’une main-d’œuvre qualifiée (des données scientifiques, ingénieurs et experts en cybersécurité) et l’accélération de l’intégration continentale afin d’harmoniser la gouvernance de l’IA et la mobilisation des ressources.

Malgré les inquiétudes concernant l’impact de l’IA sur la vie privée et la protection des données, Kagame s’est dit confiant dans son potentiel positif si les Africains œuvrent ensemble pour promouvoir son application au service des intérêts du continent.

« Continuons à travailler ensemble et à promouvoir l’IA pour réduire les inégalités et permettre à un nombre croissant de nos citoyens de bénéficier des bienfaits que l’IA peut apporter à chacun d’entre nous », a dit Kagame.

Le Sommet a également été marqué par l’allocution du Président togolais Faure Essozimna Gnassingbé, qui a souligné l’importance de la réflexion stratégique et de la coopération malgré les défis posés par la concurrence mondiale et le protectionnisme technologique.

« L’heure est à la coopération. Nous devons en tirer les leçons, et il serait sage pour notre continent de fonder ses espoirs sur la seule volonté et la générosité de nos partenaires. L’IA ne fera pas exception, et c’est pourquoi nous devons disposer d’une capacité sélective et stratégique adoptée sur le continent », a-t-il indiqué.

Répondant à la demande d’infrastructures d’IA, Strive Masiyiwa, fondateur et président exécutif du groupe Econet, a souligné les progrès réalisés en matière d’infrastructures numériques en Afrique au cours de la dernière décennie, avec la pose de 120 km de fibre optique pour connecter le continent.

Il a annoncé que la première livraison de plus de 3 000 GPU (unités de traitement graphique) arrivera en Afrique du Sud le mois prochain, et que dix mille unités supplémentaires seront installées sur cinq sites, fournissant ainsi la capacité de calcul nécessaire au développement de l’IA.

Vue de la salle

Masiyiwa a aussi dévoilé son projet de création de modèles linguistiques d’IA africains, en commençant par le kinyarwanda et le swahili, dans le cadre d’efforts visant à développer une IA reflétant les cultures et les besoins spécifiques du continent.

Doreen Bogdan-Martin, Secrétaire Générale de l’Union Internationale des Télécommunications, a noté que 17 des 54 pays africains disposent déjà d’une politique d’IA, soulignant la nécessité de poursuivre le dialogue mondial pour aborder des questions telles que la sécurité des données. « C’est un progrès », a-t-elle noté. (Fin)

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