L’économie rwandaise devrait dépasser les projections de croissance initiales pour 2024

John Rwangombwa, gouverneur de la Banque nationale du Rwanda

Kigali: John Rwangombwa, le gouverneur de la Banque nationale du Rwanda, a révélé que le produit intérieur brut (PIB) du pays a augmenté de 9,8 % au premier semestre 2024, soit plus que la croissance de 7,7 % enregistrée au cours de la même période en 2023. 

Il présentait ce 25 Septembre l’état de la politique monétaire et de la stabilité financière. Cette dernière présente les performances économiques du premier semestre de l’année et fournit des projections pour le reste de l’année 2024. 

Avec cette croissance robuste, le gouverneur Rwangombwa a souligné que l’économie rwandaise devrait dépasser la croissance initialement prévue pour l’année. 

« Nous nous attendons à ce que notre économie enregistre des performances bien supérieures à la projection initiale de 6,6 % pour 2024 », a-t-il indiqué. 

Selon Rwangombwa, tous les secteurs de l’économie ont contribué à cette croissance, les secteurs des services et de l’industrie affichant des augmentations à deux chiffres particulièrement fortes. 

Au cours des cinq dernières années, le secteur des services a connu une croissance moyenne de 48,2 %, le secteur industriel de 24,1 % et le secteur agricole de 18,4 %. 

Toutefois, Rwangombwa a souligné un défi important : la croissance ne se reflète pas dans le secteur des exportations, ce qui a un impact sur les recettes en devises du Rwanda. 

« Le seul défi auquel nous sommes confrontés est que cette croissance ne se reflète pas dans nos secteurs d’exportation. Cela a un impact sur nos recettes en devises et sur le marché des changes. C’est là que le gouvernement et le secteur privé doivent faire davantage, car l’économie est en croissance, mais le déséquilibre entre les importations et les exportations continue de se creuser », a-t-il poursuivi.

Ce problème est évident dans le niveau croissant des importations, qui ont augmenté de 5,7 % au premier semestre de 2024, tandis que les exportations ont diminué de 0,9 %.

En 2023, les importations ont augmenté de 17,4 % et les exportations de 11,2 %, ce qui met en évidence le déficit commercial persistant. 

L’élargissement du déficit commercial, en hausse de 9,6 % au premier semestre de cette année, peut être attribué à une baisse des prix des produits de base exportés, tandis que les importations continuent d’augmenter. 

Ce déséquilibre commercial a également contribué à la dépréciation du franc rwandais par rapport au dollar américain. 

Au premier semestre de 2024, le franc s’est déprécié de 3,7 %, ce qui représente une baisse notable par rapport à la dépréciation de 8,8 % enregistrée au cours de la même période l’année dernière. 

Le gouverneur Rwangombwa a noté que même si cette année la dépréciation attendue est juste au-dessus de 8 %, elle reste supérieure à la moyenne historique, sous l’effet des pressions du déficit commercial. 

Sur une note positive, les flux provenant des voyages, du tourisme et des transferts de fonds continuent d’augmenter, contribuant à financer le déficit commercial. 

Le Rwanda dispose actuellement de réserves suffisantes pour couvrir 4,7 mois d’importations, avec des projections pour terminer l’année à 4,8 mois.

L’inflation s’est établie à 4,7 % au premier semestre 2024 et devrait se situer en moyenne autour de 5 % pour l’ensemble de l’année. (Fin)