Groupe photo des visiteurs avec Sina Gérard et le personnel.
Rulindo: «J’ai effectué un voyage aux Etats-Unis. J’ai constaté qu’on cultive aussi la patate douce, un produit que j’ai mangé depuis ma tendre enfance en famille. C’est à partir de là que rentré au Rwanda, j’ai décidé d’innover. Je transforme maintenant la patate douce en biscuits, en pain et beignets. J’y suis parvenu en collaborant avec l’Association Africaine de la Pomme de terre et patate douce dénommée “APA”, a indiqué Sina Gérard.
Il commençait ces propos alors qu’il accueillait un groupe de participants africains, américains, européens, asiatiques, australiens, en dans deux bus Coaster, et qui avaient opté de visiter l’Entreprise Urwibutso en marge de la Conférence organisée par APA à Kigali du 25 au 29 Août.
Sina Gérard a ajouté qu’il contribue à augmenter la croissance au pays en solidarité avec les Rwandais. Il a pu mettre au point des produits diversifiés comme Akabanga(tchili ou pilipili), Agashya(jus de fruits de la passion), Akarabo(biscuits à partir du blé), Akandi(eau minérale).
Il a créé du lait yogourt à partir des fraises et du lait. Ainsi qu’une farine très nutritive à partir d’un mélange de la farine de riz, de maïs et de soja, et qui est très vendue en Afrique de l’Est, en Europe et aux USA.
« Mon entreprise a été une réponse à la nécessité de transformer des produits locaux. Chaque année, j’ai une innovation à introduire. Mon objectif est que quand vous revendiez au Rwanda l’an prochain, vous me trouverez avec du jus mis au point à partir de la patate douce », a promis Sina Gérard à des visiteurs de l’APA.
Ce qui plaît, c’est que ces produits sont ordinaires, construits en Afrique et pour tout habitant de la planète.
«Le Collège Fondations Sina Gérard pour perpétuer l’Innovation»
Pendant qu’il s’adressait aux hôtes en Kinyarwanda, sa fille diplômée des universités américaine et travaillant dans l’Entreprise Uwibutso, traduisait les propos du père en anglais.
«Ce que je ne peux pas pas pu savoir, ma fille le maîtrise. C’est cela qu’elle traduit pour moi et m’aide à faire marcher cette entreprise familiale», disait Sine Gérard, en montrant son épouse et sa fille, toutes debout à sa droite.
Et un des visiteurs d’interrompre : « A mon retour dans mon pays, je vais faire comme vous ».
«Je sais que je ne suis pas éternel. J’enseigne aux jeunes à poursuivre ces activités d’innovation. J’ai créé une Ecole appelée « Le Collège Fondations Sina Gérard pour perpétuer l’Innovation ». L’école comprend une Section de l’Agri-élevage. Je cultive des patates avec du fumier organique. J’ai créé une 2ème Section d’Agroprocessing afin de construire un monde durable. C’est pour étudier la théorie et la pratique dans ce collège afin d’être performant. Cela a amené nos cent lauréats de l’an passé à réussir à 100 % l’enseignement secondaire. Je vais bientôt envoyer des agronomes au Congo Brazzaville », a encore informé Sina Gérard.
Puis il a égrené brièvement les certificats obtenus un peu partout dans le monde, notamment l’ISO comme une reconnaissance mondiale de la qualité de ses produits.
« Le Jus de maracuja et le tchili nous ont conféré une consécration et une gloire dans le monde. Par deux Coupes en Allemagne, une coupe en Suisse, une autre en France, une autre en UK, Kenya, Rwanda, et à tous les niveaux », confie-t-il humblement.
Sina Gérard a souligné que son Collège vise à bâtir le Rwanda de demain. Il compte 1772 élèves, dont 600 enfants de la maternelle. Le revenu issu de ses produits paye l’entièreté du minerval pour ces 600 enfants.
Son entreprise Urwibutso (Souvenir) compte 590 ouvriers permanents et 800 ouvriers temporaires. Un total de cinq mille familles prestent dans la filière de l’approvisionnement des produits pour l’industrie.
Au cours des échanges avec les visiteurs, Sina Gérald a rappelé que 80 % des matières premières de son industrie sont locales, à part l’emballage qui est importé. Le vin qu’il fabrique a une garantie d’être conservé pour trente ans.
«Nous vendons online, en ligne sur internet», a-t-il dit.
Parlant au nom des visiteurs, le chercheur Robert Mwanga, a dit que les participants présents prestent dans le secteur de la patate douce et la de la pomme de terre. Il a apprécié les initiatives sociales de Sina Gérard qui constituent un bon modèle pour eux.
«Le potentiel est disponible. Nous devons toujours l’utiliser», a-t-il noté.
Il a promis un partenariat constant avec l’Entreprise Urwibutso. (Fin)