Marrakech: A l’ occasion de la 3ème édition du Sommet Women In Africa (WIA) à Marrakech, Women in Africa Philanthropy et Roland Berger dévoilent les résultats d’une étude consacrée à l’entrepreneuriat féminin en Afrique pour mettre à jour les ambitions des entrepreneuses Africaines ainsi que les obstacles qu’elles rencontrent.
« L’entrepreneuriat est un véritable vecteur d’autonomisation des femmes en Afrique et représente une réelle opportunité de croissance économique », explique la Présidente de Women in Africa, Hafsat Abiola. « L’Afrique compte cependant le plus grand nombre d’échecs d’entreprises créées par des femmes, un pourcentage qui pourrait facilement être renversé si nous pouvions permettre aux femmes entrepreneures d’accéder à des formations business à l’entreprenariat, à des structures de soutien et à des infrastructures bancaires et de télécommunication adaptées. »
« En 2018, l’étude mettait en lumière la valeur créée par l’entrepreneuriat Afrique, continent où le taux de femmes ayant lancé leur activité est le plus important (24%). Il était intéressant de comprendre cette année les trajectoires individuelles de celles qui font l’entrepreneuriat. Les femmes sont largement attirées par l’entrepreneuriat – 96% des étudiantes interrogées déclarent envisager de lancer leur activité – notamment parce qu’en devenant entrepreneuses, elles souhaitent avoir un impact positif sur la société. 84% des femmes souhaitent entreprendre pour changer le monde », déclare Anne Bioulac, Co-managing Partner de Roland Berger France.
Un choix de carrière attractif
Avec le taux le plus élevé au monde de femmes entrepreneuses (24%), le continent africain fait de l’entrepreneuriat un facteur d’émancipation. De fait, une large majorité des étudiants et des professionnels interrogés envisagent une carrière dans l’entrepreneuriat – 96%des étudiantes considèrent l’entrepreneuriat comme un choix de carrière possible.
Si femmes et hommes souhaitent lancer leur startup, leurs motivations diffèrent : Les femmes sont guidées par la recherche d’impact positif (84%) avec une volonté profonde de changer le monde et leur environnement. Alors que les hommes cherchent à devenir leur propre patron et à acquérir leur indépendance en se lançant dans l’entrepreneuriat.
In fine, les entrepreneuses ne créent pas leur entreprise à des fins d’enrichissement : Seules 16% des étudiantes et professionnelles interrogées citent devenir riche comme une des finalités de leur engagement. Avoir un impact positif est un facteur de motivation pour les outsiders, qui continue à contribuer à leur épanouissement professionnel une fois leur affaire lancée. En effet 60%des entrepreneuses expliquent qu’elles auraient choisi de travailler dans une ONG si elles ne s’étaient pas lancées dans l’aventure entrepreneuriale.
Des perspectives d’amélioration
Il ressort de cette étude que les secteurs principalement investis par les femmes (l’éducation et l’agriculture) se caractérisent par des marges plus faibles et des besoins d’investissements plus importants limitant la capacité de développement de ces entreprises. La plupart ne proposent pas de solutions de high-tech.
Par ailleurs, le marché de l’entrepreneuriat féminin en Afrique est caractérisé par trois failles majeures : Le manque de formation technique; l’absence d’acteurs extérieurs qui permettraient de mieux attirer les investissements ; et l’inégalité hommes-femmes.
Dans l’ensemble, les femmes entrepreneuses se sentent désavantagées par rapport aux hommes entrepreneurs, une perception non partagée par ces derniers. Seulement 36% d’entre eux estiment que les femmes sont désavantagées, contre 70% des femmes.
Enfin, trois enjeux apparaissent clés pour permettre l’autonomisation des femmes entrepreneuses : La formationà la gestion entrepreneuriale ; le développement de structures de soutien aux entrepreneurs ; et le perfectionnement des infrastructures bancaires et de télécommunications. (Fin)