Les archives des juridictions GACACA pourraient être inscrites sur la Liste du patrimoine documentaire de l’UNESCO sur la recommandation d’un comité national chargé d’évaluer et de discerner les différents patrimoines historiques, culturels et documentaires susceptibles d’être inscrits sur la liste du patrimoine mondial.
Le comité est composé de différentes institutions sous la direction de la Commission nationale pour l’UNESCO, de bibliothécaires, d’archivistes, de directeurs d’institutions de mémoire, d’historiens, de chercheurs, d’universitaires et de ressources individuelles de la société civile, d’institutions privées et publiques travaillant ou intéressées par l’histoire, la culture et patrimoines documentaires.
Le patrimoine documentaire est un héritage fondamental de la culture et de la mémoire historique qui doit être transmis aux générations futures dans les meilleures conditions possibles et les archives sont les centres chargés de traiter, de conserver et de faire connaître ce patrimoine.
Le programme Mémoire du monde de l’UNESCO a été lancé en 1992 dans le but de préserver la richesse de différents États menacés par les guerres, les systèmes de conservation inadéquats, le commerce illégal comme celui des statuettes culturelles mayas, le manque de ressources, le pillage et la dispersion, destruction entre autres. Le programme vise à préserver, protéger, sauvegarder le patrimoine documentaire humain contre l’amnésie collective, la négligence et les ravages du temps et des conditions climatiques.
Après le génocide de 1994 contre les Tutsi où plus d’un million de personnes ont été tuées, le Rwanda a lancé les tribunaux Gacaca pour gérer les crimes de génocide, Gacaca est un système de justice communautaire local. Grâce aux tribunaux Gacaca, les Rwandais ont prouvé leur capacité à résoudre leurs propres problèmes, à réparer le tissu social, ont révélé la vérité sur le génocide.
De plus, les tribunaux Gacaca ont été utilisés comme l’un des moyens d’éradiquer l’impunité et une leçon pour respecter les droits de l’homme, en particulier le droit à la vie et l’égalité de tous les Rwandais devant la loi. Le système de justice Gacaca a officiellement fermé ses portes en 2012, après avoir jugé plus de 1,9 million de crimes de génocide en dix ans. Pour préserver les Gacaca en tant que patrimoine documentaire national, la numérisation des archives des juridictions Gacaca ont été menées à bien. (Fin)