Les manifestations de ce lundi à Goma pour réclamer le retrait de la force d’Afrique de l’Est (EAC) du sol congolais ont viré à la chasse aux Tutsi congolais et aux destructions systématiques des leurs biens.
Les manifestants se sont ruées dans les magasins des Tutsi pour les piller. Des images et vidéos qui circulent sur les réseaux sociaux attestent de la violence des actions quand ils arrachent les pancartes sur les devantures des magasins.
Les églises fréquentées ou fondées par des Tutsi congolais ont été victimes des attaques et de destructions. Le 15 Juin 2022, ces mêmes églises étaient encore détruites et pillées.
Tous les manifestants scandaient des slogans hostiles aux Tutsi et contre l’inaction de la force régionale de l’EAC dont ils demandent le départ pur et simple. Plusieurs milliers de soldats du Kenya et du Burundi ont été déployés en renfort de l’armée congolaise et des Nations unies pour lutter contre le M23 dans l’Est.
Le M23 se bat principalement pour le retour dans leur pays de leurs proches qui croupissent dans des camps de réfugiés au Rwanda, en Ouganda et ailleurs dans la région depuis près de 30 ans. Ils avaient fui le nettoyage ethnique dont les Tutsi sont victimes en RDC.
Depuis la résurgence du M23, les Tutsis congolais font face à des tueries, des violences génocidaires, aux menaces et préjugés à cause de leur appartenance ethnique et/ou morphologie.
La vie des Tutsi en RDC était déjà précaire mais elle l’est davantage avec la crise du M23. Les tensions ont augmenté la pression sur les Tutsis , que beaucoup accusent de sympathie pour le M23 et considèrent comme des immigrés rwandais plutôt que des natifs du Congo, même s’ils vivent dans les collines du Nord-Kivu et du Sud-Kivu depuis des générations.
A chaque fois qu’il y a une quelconque manifestation de ce genre, elle se termine toujours par la chasse aux Tutsi. Et depuis aucun auteur de ces crimes n’a été arrêté ou traduit en justice. (Fin)