Les députés rwandais, membres du Comité des comptes publics (PAC), veulent identifier les responsables de la mauvaise gestion du programme de distribution d’ordinateurs portables lancé, en 2016 par le gouvernement, pour faciliter l’accès de milliers d’apprenants aux outils numériques.
Ils ont lancé les audiences virtuelles sur le sujet le 18 septembre 2020. Innocent Muhizi, le directeur exécutif de l’Autorité rwandaise de la société de l’information (RISA), organe à travers lequel le gouvernement pilote le programme, a été le premier sur le grill.
Les auditions du PAC ont été suscitées par le rapport 2018/2019 de l’auditeur général sur le programme de distribution d’ordinateurs portables aux élèves.
Le document révèle que sur les 19 449 ordinateurs portables commandés à POSITIVO GBH par le gouvernement, à travers la RISA, pour un montant de 4,7 milliards de francs rwandais (4,8 millions USD), 7 246 appareils d’une valeur de 1,35 milliard de francs rwandais se sont avérés défectueux.
Ces appareils devaient être réparés par POSITIVO GBH, mais 384 jours après, jusqu’au moment de l’audit en juin 2019, rien n’avait encore été fait.
S’adressant à la RISA, la députée Christine Bakundufite, a demandé pourquoi les ordinateurs portables défectueux n’ont toujours pas encore été réparés alors que plus d’un an s’est écoulé et pourquoi c’est à la Rwanda Education Board (REB) de payer pour leur dépannage alors que c’est une erreur du fabricant. Elle a également demandé quel est le montant pour le dépannage. Des interrogations auxquelles Innocent Muhizi a promis des réponses d’ici la fin de la semaine.
Le PAC a également interrogé la RISA sur le recouvrement des 3,5 milliards de francs rwandais dus au gouvernement par Africa Investment Smart Distribution (ASID) pour la vente des ordinateurs qui lui avait été confié.
L’argent devait être payé en 30 mensualités à compter du 30 janvier 2018 jusqu’au 30 juin 2020. Mais seuls 167 millions de francs rwandais avaient déjà été remboursés au 30 juin 2019, ce qui représentait 8% du montant dû. L’auditeur général craint que le gouvernement ne perde finalement l’ensemble des fonds investis. (Fin)