l’Ombudsman du Rwanda, Mme Madeleine Nirere
Les délégués des dix-huit pays membres du Commonwealth qui ont clôturé hier leur réunion de quatre jours à Kigali on élu le Rwanda pour les diriger pendant une année dans la lutte contre la corruption.Il s’agit des 18 Ombudsmans issus de ces 18 pays qui ont élu l’Ombudsman du Rwanda, Mme Madeleine Nirere, en remplacement de l’Ombudsman de l’Ouganda, Béti Kamya Turwomwe, qui a dirigé cette association pendant une année.
Mme Kamya a exprimé sa vive préoccupation à propos de la fuite des flux financiers de capitaux qui quittent nos pays vers d’autres pays extérieurs où ces capitaux sont placés sur des comptes inconnus.
Cette question mérite une attention accrue et une plus grande prudence.
Après son élection, Mme Nirere a promis que le Rwanda apportera sa contribution à ce problème épineux de corruption.
« Le Rwanda est dotée d’une bonne gouvernance, avec tolérance zéro pour les infractions de corruption. Nous partagerons nos expériences avec d’autres pays. Nous réunirons les innovations existantes dans nos 18 pays. Nous nous doterons d’un web site et d’une plateforme pour partager l’information. Nous créerons sans tarder une planification à long terme qui n’existait pas auparavant. Durant mon mandat, nous mènerons des formations de lutte contre la corruption en direction des toutes les institutions, notamment les parlements, les parquets, les services financiers, les services anti-corruption et financiers, publics et autres, y compris les banques. Nous estimons que ces initiatives seront porteuses d’impacts significatifs », a-t-elle indiqué.
Les participants à cette rencontre ont émis d’importantes recommandations dans l’utilisation des ICT et la déclaration du patrimoine et son origine.
L’on mettra en place des lois régissant cette déclaration du patrimoine avec des sanctions lourdes aux contrevenants. Les poursuites seront claires, surtout qu’au Rwanda le crime de corruption demeure imprescriptible, alors que dans certains pays, il est puni pour cinq seulement, après lesquelles nulle poursuite ne peut être engagée.
Les participants ont émis le vœu de voir les Chefs d’Etat et de Gouvernement au prochain Sommet du Commonwealth (CHOGM) de Juin 2022 s’exprimer sur les présentes décisions de lutte contre la corruption.
Une autre recommandation prise par cette réunion est le rapidement du patrimoine africain qui a été détourné vers des pays extérieurs. Car, cette réunion a pointé du doigt des patrimoines africains détournés et dont le rapatriement pose toujours des difficultés.
Lors de l’ouverture de cette réunion par le PM Edouard Ngirente, il a été souligné que la corruption a de graves impacts négatifs sur les habitants de la planète.
« Divers rapports montrent que le monde perd plus de mille milliards de dollars chaque année à cause de la corruption. Cela a un effet grave et profond sur la vie de notre peuple. Ce coût est très élevé et continue d’enfoncer nos familles dans une misère abjecte, car la corruption affecte l’économie et ralentit les investissements », a-t-il indiqué.
Le continent africain perd plus de $ 50 milliards chaque année à cause de la corruption dans la gestion financière, et entre 1980 et 2018, l’Afrique Subsaharienne a reçu des financements et des investissements estimés à presque deux mille milliards de dollars, mais l’on a perdu la trace de plus de $ 1 300 milliards, alors que c’est un montant qui devrait sortir de la pauvreté une population africaine estimée à plus de 1,4 milliards de personnes. (Fin)