By RNA Reporter;
Kigali: Les pays africains devraient travailler ensemble pour investir dans les compétences numériques des jeunes des établissements d’enseignement supérieur et de l’enseignement et de la formation techniques et professionnels (EFTP) afin d’exploiter le potentiel des technologies. Selon les experts, cela stimulera la croissance économique grâce à une production et à une fourniture de services plus efficaces.
Cela a été observé ce lundi lors de l’ouverture du 5ème Forum régional du Partenariat pour les compétences en sciences appliquées, en génie et en technologie (PASET) qui se tient à Kigali.
Ce Forum de trois jours, qui réunit des experts de différents domaines, y compris du monde universitaire, est consacré à la quatrième révolution industrielle et à ses opportunités et risques pour l’Afrique.
Il vise également à partager les meilleurs modèles et approches mondiaux d’adaptation des écosystèmes de l’enseignement supérieur et de l’EFTP aux changements perturbateurs induits par la quatrième révolution industrielle et l’économie numérique.
Les experts ont déclaré qu’il y avait un énorme fossé à combler dans les efforts visant à doter la jeunesse africaine de compétences numériques pour l’avenir.
Ils ont dit que si la quatrième révolution industrielle offrait d’énormes possibilités aux pays, elle présentait en même temps de graves risques, tels que le chômage, dans la mesure où elle risquerait de perturber le marché de l’emploi et les besoins en compétences.
Selon le Mckinsey Global Institute, par exemple, jusqu’à 800 millions de travailleurs pourraient perdre leur emploi d’ici 2030 à la suite de l’automatisation.
Le Forum économique mondial indique également que 65% des enfants des écoles primaires auront aujourd’hui un emploi qui n’existera pas encore.
Selon le rapport de l’ONU sur la population de 2017, plus de la moitié des jeunes de moins de 24 ans vivront et iront à l’école en Afrique subsaharienne d’ici 2050. C’est également le seul endroit au monde où le nombre de personnes de moins de 24 ans augmente.
Avec une population de jeunes en croissance rapide et 11 millions de nouveaux diplômés entrant sur le marché du travail africain chaque année, les experts insistent sur le fait qu’il est impératif que l’Afrique suive les changements en cours de transformation et l’adapte à son écosystème éducatif pour assurer une formation pertinente.
Lors du lancement du Forum, le Premier Ministre Edouard Ngirente a déclaré que l’accent devrait être mis sur les implications de la quatrième révolution industrielle (4IR) et de l’économie numérique sur l’enseignement supérieur et le développement des compétences en Afrique.
Il a souligné qu’une force de travail hautement qualifiée était le catalyseur essentiel de la transformation des économies africaines, appelant un investissement continu dans l’éducation et le développement des compétences, un impératif pour la main-d’œuvre et un moyen de créer plus d’emplois dans les secteurs manufacturier et des services, tout en développant ces secteurs.
«Cette révolution offrira à l’Afrique des opportunités d’accélération de la transformation économique en taux de productivité et de croissance plus élevés», a-t-il indiqué.
Il a ajouté que la quatrième révolution industrielle viserait essentiellement à renforcer l’appropriation par les pays africains des initiatives et des actions nécessaires pour préparer la jeunesse africaine à un avenir numérique.
«C’est grâce à la culture numérique et aux compétences avancées acquises dans l’enseignement supérieur et l’EFTP que l’Afrique pourra tirer parti de la quatrième révolution industrielle. L’objectif ultime est de développer toutes les compétences requises pour produire des technologies pertinentes pour les innovateurs, les entrepreneurs et les futurs dirigeants de l’Afrique », a poursuivi le Premier Ministre.
Il a ajouté que le continent était toujours confronté à la question du numérique, soulignant que l’ambition devrait être de considérer les mathématiques comme un outil important qui aiderait les étudiants à développer leur pensée analytique.
«Il est grand temps que tous les pays africains, comme ils l’ont fait pour promouvoir l’alphabétisation, mettent en place des stratégies garantissant l’enseignement des mathématiques à tous les niveaux de l’enseignement», a-t-il dut, ajoutant que les langues ne devraient pas être mises de côté, parce que c’est un moyen par lequel les mathématiques et autres sciences sont enseignées.
Selon le Professeur George Magoha, président du Conseil d’Administration du PASET, le continent africain doit promouvoir les emplois numériques.
«Si nous voulons être sérieux dans ce que nous disons, nous devons donner à nos jeunes les moyens de conduire la quatrième révolution industrielle, nous devons donner à nos jeunes le moyen de faire ce qu’ils veulent», a-t-il affirmé.
Il a ajouté qu’il était également nécessaire que les universités mènent des recherches qui répondent aux problèmes africains.
Jaime Saavedra, Directeur Principal des Pratiques mondiales à la Banque Mondiale, a souligné la nécessité d’un système d’éducation de qualité et de transformation pour offrir davantage de possibilités aux jeunes africains.
«Les nouveaux emplois exigeront une combinaison de trois types de compétences différents, à savoir les compétences fondamentales, les habiletés sociales en mouvement et les compétences numériques», a-t-il relevé.
PASET soutient le Fonds Régional d’Etudes et d’Innovation (RSIF). Le Fonds jouera un rôle clé dans la formation d’une masse critique de scientifiques, de professionnels et d’innovateurs hautement qualifiés.
Cela se fera par le renforcement des capacités en matière de recherche, de soutien à l’innovation et par l’octroi de bourses pour au moins 10 000 doctorants, doublant ainsi le nombre de doctorants en Afrique subsaharienne au cours de la prochaine décennie. (Fin)