Bujumbura: En marge de l’atelier d’une semaine à Bujumbura organisé par UNECA sur l’industrialisation et la diversification économique, l’Expert Jean-Yves Arriat (J.Y.A) qui travaille au Cameroun explique que les infrastructures qualité sont un préalable pour la mise en œuvre de la ZLECAF. Lire son interview exclusive à André Gakwaya de RNA.
RNA- Qu’est–ce qu’on entend par infrastructure de qualité ici ?
J.Y.A – Je suis Arriat. Je suis un expert dans le domaine de ce qu’on appelle infrastructure qualité. Infrastructure qualité c’est l’ensemble des activités qui concernent la normalisation, la certification, l’accréditation, l’évaluation de la conformité, etc. C’est un ensemble d’activités fondamentales pour développer l’industrie. Vous ne pouvez pas développer l’industrie ou commercer avec des pays tiers si vos produits ne sont pas conformes à certains standards ou normes. Voilà donc nous travaillons sur cet ensemble-là. Ma présence dans ce congrès de l’UNECA, c’est que je fais le diagnostic de toutes les infrastructures qualité de onze pays de la CEEAC pour voir où ils en étaient au niveau de leurs institutions, de leur norme, de leurs laboratoires dans le but de formuler des recommandations permettant de développer leur industrie d’autant que l’UE va très prochainement faire un don supplémentaire à la CEEAC, un don d’environ 23 milliards des Francs CFA, environ 35 millions d’euros, pour booster les infrastructures qualité de l’Afrique centrale, permettant ainsi d’améliorer les standards, les laboratoires, favorisant le commerce entre l’Afrique et l’Europe en étant plus facilement en conformités avec les normes internationales.
RNA – Infrastructures de qualité dans le cadre de la ZLECAF ? Que peut-on dire?
J.Y.A – C’est extrêmement simple. La ZLECAF dans l’un de ses documents dit de manière très explicite que les pays ont l’obligation de renforcer les laboratoires nationaux et régionaux pour faire des analyses, de faire accréditer, d’avoir des organes de normalisation, d’avoir des normes équivalentes entre les pays pour pouvoir favoriser le commerce interafricain. Car sans cette infrastructure qualité, on ne pourra pas avoir les reconnaissances, on ne pourra pas développer le commerce interafricain. Donc c’est clairement, c’est l’une des obligations d’avoir ces infrastructures qualité pour la mise en œuvre de la ZLECAF.
C’est mon analyse personnelle, ce n’est pas une approche officielle. Je trouve que c’est vraiment extraordinaire ce qui a pu se produire ces jours-ci, car les pays ont pu clairement montrer leurs difficultés, poser les problèmes qu’ils rencontrent, donner des cas concrets. Et vous savez qu’on dit bien souvent qu’un problème bien posé est à moitié résolu. C’est déjà évoquer toutes les difficultés actuelles pour mieux réfléchir sur des solutions à mettre en œuvre ensemble. Voilà ce qui ressort principalement de ces échanges plus un certain nombre de recommandations techniques, des projets de soutien à la ZLECAF, la formation, la mise en œuvre de nouveaux laboratoires, la collaboration entre les institutions de normalisation, voilà là les quels quelques éléments qu’on peut noter. (Fin)