Par Khalid Cherkaoui Semmouni, Directeur du CREPS;
La jeunesse marocaine représente une force vive, elle est riche des aspirations. Mais, les conditions de vie précaires, comme le chômage, l’exclusion, la pauvreté, particulièrement nuisibles aux jeunes défavorisés, gâchent ce potentiel et cette énergie.
Chaque fois, quand Sa Majesté le Roi Mohammed VI parle des jeunes, lors de ses discours, il réitère son inquiétude quant à la situation de la jeunesse, tout en appelant le gouvernement et les différents acteurs à prendre les mesures qui s’imposent pour l’intérêt de cette catégorie importante dans la société.
A titre d’exemple, le Roi Mohammed VI a consacré son discours prononcé le 20 aout 2018 à l’occasion de la révolution du Roi et du Peuple, presqu’entièrement à la jeunesse. Une série de mesures en faveur des jeunes sont annoncées : rétablir le taux de chômage, arrêter l’hémorragie des compétences, et élaborer d’une stratégie intégrée dédiée aux jeunes, etc.…
Le bien-être économique et social des jeunes sont au cœur des préoccupations de du Roi Mohammed VI depuis Son accession au Trône ; car selon la vision de Sa Majesté, le gaspillage manifeste du potentiel des jeunes entrave les dynamiques de développement, c’est pour cela le Roi ne cesse de souligner la nécessité de prendre en considération les droits des jeunes avant de se pencher sur les devoirs qui leur incombent.
Sur le plan social, il est à rappeler que la loi des finances 2019 s’est focalisée essentiellement sur les priorités sociales. A travers cette loi, le gouvernement avait traduit les grandes orientations de Sa Majesté exprimées dans son discours du Trône du 30 juillet 2018 qui s’articulent sur les politiques sociales à exécuter , par laquelle , le gouvernement était engagé à réduire les inégalités sociales et d’atténuer les disparités territoriales , mettre en œuvre une réforme profonde du système de santé, ainsi que l’élaboration d’une politique intégrée en faveur des jeunes.
Sur le plan politique , la majorité des jeunes sont souvent exclus ou ignorés comme potentiels candidats aux postes politiques ou publiques . Ils sont systématiquement marginalisés ou écartés dans l’esprit des leaders des partis, sous prétexte qu’ils n’ont pas accumulé d’expérience , ce qui a causé un sentiment de frustration, c’est-à-dire qu’ils ont un vrai désir de participation, assorti d’une forte déception, car l’offre politique est en décalage avec leurs attentes.
A cet effet, Sa Majesté le Roi a incité maintes fois, les partis politiques à ouvrir larges leurs portes aux jeunes pour les sensibiliser à la chose publique et participer à leurs encadrements, sachant que les jeunes jouent souvent un rôle central et déterminant dans la démocratie et dans l’édification et l’émergence des nations. Fer de lance de tout projet de société, ils doivent être au cœur de toutes les stratégies de développement. Rappelant dans ce sens que l’article 33 de la Constitution de 2011 stipule qu’il incombe aux pouvoirs publics de prendre toutes les mesures appropriées en vue de d’étendre et généraliser la participation de la jeunesse au développement social, économique, culturel et politique du pays.
D’autre part, la mise en place d’une Commission spéciale chargée du modèle de développement, qui est décision royale stratégique, pourrait, à mon avis, répondre à beaucoup de problématiques, surtout qu’il y a une volonté politique de mettre les jeunes au cœur du projet de société et les impliquer sérieusement dans la nouvelle étape que le Maroc va entamer dans les prochaines années avec de nouvelles compétences.
En plus des droits sociaux et politiques, SM le Roi se préoccupe aussi du côté spirituel chez les jeunes. Concernant la réforme du champ religieux, l’Etat a élaboré une stratégie de prévention consiste à lutter contre la radicalisation cognitive qui envahit peu à peu les esprits des jeunes. Cette prévention se fait par la culture, l’éducation, l’inclusion sociale, pour éviter le basculement de jeunes vers l’extrémisme violent.
Les jeunes sont le présent et le futur du Maroc, leur participation à la vie sociale et politique est une nécessité pour les aider à mettre leurs forces au service du développement et répondre à leurs préoccupations et à leurs attentes. (Fin)