La 8eme édition du Festival Amani s’est clôturée dimanche 06 février à Goma, une ville congolaise frontalière du Rwanda.
Juste avant la clôture officielle, les délégations de jeunes venus des pays de la région des Grands Lacs dont la RDC, le Rwanda, le Burundi, l’Ouganda, le Congo-Brazzaville, le Kenya et la Tanzanie ont déclaré que le Festival Amani est un rendez-vous culturel régional qui doit être encouragé à sa juste valeur, par tous les dirigeants africains.
D’après eux, l’un de plus grands acquis de ce festival, pour la jeunesse, c’est entre autres le «désenclavement culturel».
«Le Festival Amani constitue donc un espace propice à la dédramatisation de la jeunesse en brisant les limites ethno-tribales et régionales», a expliqué, le jeune Richard Muriogande venu du Rwanda.
« Aux responsables politiques, je leur dis tout simplement de transmettre de bonnes valeurs à la nouvelle génération. Parce qu’un jour, nous ne serons plus là. Comme on dit toujours, le Rwanda, le Burundi et le Congo resteront mais nous, on ne sera plus de ce monde. Qu’allons-nous transmettre à nos enfants ? Il faudrait qu’un jour, qu’un enfant rwandais vienne à Bukavu, qu’il vienne à Goma, sans avoir peur, juste traverser la frontière, qu’il n’ait pas des soucis en la traversant parce qu’il est Rwandais. C’est pareil aussi quand un autre enfant veut se rendre au Rwanda, qu’il se sente en sécurité. Tout ceci, commence par la prise de conscience de la jeunesse qui doit briser certains mythes », s’est exclamé ce jeune Rwandais.
D’après la Radio Okapi parrainée par l’ONU qui livre cette information, les jeunes de la région des Grands Lacs ont, notamment, souhaité voir cet événement culturel s’étendre à d’autres villes, non seulement de la RDC, mais aussi des pays de la région.
Le Festival Amani, une expression de la recherche de paix
La tenue du Festival Amani doit être comprise « comme une expression de la détermination des Congolais à travailler à tout prix pour le retour de la paix », pense pour sa part, le ministre de la communication et médias, Patrick Muyaya.
Pour lui, le Festival Amani célèbre la vie, c’est pourquoi il est soutenu par le gouvernement congolais : « Ce n’est pas la première fois que j’assiste au festival. Je viens souvent parce que, cette partie du pays était longtemps meurtrie par la violence. Le festival Amani c’est justement la célébration de la vie, la preuve de la résilience qu’au-delà de tout, la vie continue ».
Le porte-parole du gouvernement a ajouté que, la présence du gouvernement durant les trois jours de festival était aussi une façon de démontrer qu’il reste proche de cette population de l’est, longtemps meurtrie par les violences armées.
« Cette fois-ci comme porte-parole du gouvernement, nous portons le combat sur le narratif du changement de la RDC et le Festival Amani vient montrer justement que le narratif, peut être diffèrent parce qu’il met au-devant, des jeunes artistes supers talentueux, de jeunes entrepreneurs, supers talentueux aussi et tout ce que nous avons comme capacité culturelle, gastronomique qui ne fait jamais discours dans les médias, du travail quotidien des ONG ici. Donc, la présence du gouvernement, c’est non seulement de montrer que nous sommes proches avec cette population et que nous partageons les valeurs qui sont diffusées à travers le Festival Amani qui montre qu’au-delà de tout, nous devons rester résilients, forts et continuer le combat », a-t-il renchéri.
Objectif du Festival Amani
Le Festival Amani est un évènement culturel organisé chaque année pour rassembler les peuples de la région des Grands Lacs afin de penser et s’engager pour un avenir commun. Pour ses organisateurs, son objectif est notamment de redorer l’image de Goma, de l’Est de la RDC et de la région des Grands Lacs de manière générale et montrer au monde la volonté qu’ont les jeunes et les moins jeunes de la région de construire un avenir meilleur et d’user de leur talent pour y arriver.
Cette année, l’évènement qui s’est déroulé du 04 au 06 février, a célébré l’inscription de la « rumba congolaise au patrimoine culturel immatériel de l’humanité », par l’organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO).
Inscrite sous le thème, « Engages-toi, engageons-nous », au moins 36 mille festivaliers étaient attendus pour cette 8ème édition du festival pour la paix dans la région des Grands Lacs africains qui s’est tenue sur le site de ‘’l’Espace Bishweka’’, près du marché Kituku au quartier Kyeshero, dans l’ouest de la ville de Goma.
Des artistes musiciens y ont pris part dont Roga Roga et son Extra Musica Zangul de Brazzaville, Aslay de la Tanzanie, le kinois Robinio Mundibu, l’artiste Mohombi ainsi que les Ngoma Ambassador de la ville de Goma et le groupe SLM de Beni. (Fin)