Dans une émission diffusée sur la chaîne nationale RBA, le Dr Jean Damascène Bizimana, secrétaire exécutif de la Commission Nationale de Lutte contre le Génocide (CNLG) a exhorté les jeunes à faire de leur mieux pour comprendre l’histoire du génocide contre les Tutsi pour mieux contrer ceux qui le nient et le minimisent.
Il a dit «en luttant contre ceux qui nient et banalisent le génocide contre les Tutsi, il vaut mieux partir de l’histoire. Prenons l’exemple de ces jeunes garçons et filles de Jambo asbl, une association qui nie et banalise le génocide contre les Tutsi. Lorsque nous examinons l’histoire, nous découvrons qu’ils sont des petits-enfants des premiers partisans de Parmehutu qui ne veulent pas se séparer de l’idéologie ségrégationniste de leurs grands-parents ou des enfants de hauts responsables militaires et politiques qui ont participé au génocide contre les Tutsi et ont été poursuivis en justice par les tribunaux internationaux pour leur rôle dans le génocide; ces jeunes essaient de dissimuler les crimes commis par leurs parents. Il faut donc connaître ces faits historiques et comprendre les motivations de leurs actes pour pouvoir mieux les contrer».
Le Dr Bizimana a aussi expliqué comment l’idéologie du génocide a été enseignée pendant des années dans le but d’inciter d’autres Rwandais à haïr les Tutsi. D’autres Rwandais étaient appris que les Tutsi étaient leur ennemi qui devait être combattu et même tué. Il a expliqué qu’en 1957, il avait été écrit ce qu’on appelait le manifeste des Hutu, un document considéré comme l’encyclopédie de l’idéologie du génocide, qui mettait l’accent sur la politique d’isolement des Tutsi dans la gouvernance et d’autres avantages du pays. Il a indiqué que l’Église catholique soutenait également le manifeste car elle a contribué à son élaboration et à sa diffusion auprès de la population.
Le Dr Bizimana a expliqué que depuis la publication en 1957 du Manifeste des Hutu et des 10 commandements des Hutu, publié par Joseph Habyarimana Gitera, une révolution basée sur la haine et la persécution des Tutsi a été menée par les première et deuxième républiques dirigées par Grégoire Kayibanda et Juvénal Habyarimana respectivement jusqu’à ce qu’elle plonge le pays dans le génocide de 1994 contre les Tutsi, qui a fait plus d’un million de victimes.
Cependant, le Dr Bizimana a déclaré que les jeunes d’aujourd’hui sont prometteurs car ils sont toujours impliqués dans des activités visant à reconstruire le pays grâce à l’entrepreneuriat, entre autres.
Le chef d’état-major de l’armée de l’air rwandaise, le général major Emmanuel Bayingana, a déclaré que la meilleure façon de donner aux jeunes générations la véritable identité rwandaise est de leur apprendre d’abord à se battre pour leur pays par tous les moyens possibles.
Il a dit «afin de mieux expliquer le Rwanda à quelqu’un pour qu’il puisse comprendre le Rwanda et le génocide contre les Tutsi, comment cela a été planifié, son histoire; ce n’est pas un programme académique; c’est donc une chose du cœur. Cela signifie que le meilleur moyen est d’aller dans un endroit que je peux appeler un laboratoire d’identité rwandaise pour que quiconque se rende à cet endroit puisse comprendre clairement ».
Il a ajouté que «la meilleure façon de comprendre le Rwanda, c’est de se battre pour cela. Vous pouvez utiliser que ce soit les balles, que ce soit les moyens de le développer, que ce soit pour être son ambassadeur à l’intérieur ou à l’extérieur, chaque fois que vous vous engagez dans la lutte pour le Rwanda, vous le comprenez immédiatement ». (Fin)